Les professionnels espagnols de la filière agricole ont repris du service. Après la trêve estivale, le lobby ibérique réticent à l'accord agricole, signé entre le Maroc et l'Union européenne, a annoncé le ton de la prochaine campagne agricole. Celle-ci ne sera pas de tout repos pour la filière espagnole, laquelle affûte ses armes à l'approche de l'entrée en vigueur du pacte, le 1er octobre prochain. Dans un communiqué, l'organisation agricole Asaja, a salué l'adoption par la commission européenne de l'agriculture d'un nouveau règlement relatif aux importations agricoles en provenance de pays tiers. L'UE a tenu la promesse faite aux producteurs espagnols, de procéder à une révision de ce règlement, pour garantir un meilleur suivi des importations destinées au marché communautaire. Ces modifications, nous informe le communiqué de l'organisation, ont été adoptées durant le mois de juillet et sont en vigueur depuis le 1er septembre. Les ajustements en question supposent une meilleure traçabilité des fruits et légumes provenant de pays ayant ratifié un accord agricole avec l'UE. Ceci va permettre aux inspecteurs européens d'opérer un meilleur contrôle des produits commercialisés sur le marché européen. À en croire les déclarations des lobbyistes espagnols, l'UE s'est enfin pliée aux revendications de la filière espagnole et a exigé, dans le nouveau règlement, de nouveaux critères comme la présentation de la facture des marchandises commercialisées, et toute une série de documents et de justificatifs (transport, assurance, stockage, etc) que les importateurs sont désormais dans l'obligation de fournir aux douaniers européens. Les professionnels espagnols estiment que les nouveaux procédés peuvent contribuer à «éviter des situations de fraudes et garantir l'accomplissement des termes de l'accord et le non dépassement du contingent établi». Sceptique, Asaja n'a pas pu s'empêcher, dans son communiqué, d'insister sur le besoin de passer au peigne fin les documents présentés, afin d'en vérifier l'authenticité, faisant état d'un éventuel recours à la falsification de la part des importateurs. L'organisation a rappelé que face à la prochaine entrée en vigueur de l'accord agricole entre le Maroc et l'UE, prévue le 1er octobre prochain, elle se penchera de très près sur son application et accentuera les contrôles, «pour éviter l'entrée de grandes quantités de produits provenant du Maroc, à un prix inférieur au prix minimum établi, à l'instar de ce qui s'est produit l'année dernière, durant les mois de septembre et octobre», s'est-elle justifiée. Toutefois, Asaja a lâché du lest en exprimant son souhait de garantie par le nouveau règlement d'une application optimale du protocole, un aveu qu'elle se refusait à admettre lors des précédentes sorties. Rappelons que l'entrée en vigueur du pacte coïncidera avec le démarrage de la campagne d'exportations au Maroc, ce qui devrait donner lieu à des tensions entre la filière espagnole et sa concurrente marocaine, au vu du téléscopage avec la production espagnole.