Sur le site balnéaire d'Agadir, plusieurs hôtels ont ouvert leurs portes cette année. Une prouesse ? Vraisemblablement pas, car en dépit de ces ouvertures, nombreux sont les hôtels qui traînent toujours. C'est le cas de l'hôtel Kempinski Royal Palace, appartenant au groupe saoudien Nesco et dont la gestion devait être assurée par le groupe allemand Kempinski. Le chantier qui s'étale sur une superficie de 5 hectares et qui devait normalement renforcer depuis des années la capacité de la destination d'Agadir d'environ 520 lits, et créer 500 emplois directs, est en stand-by après l'exécution à 90% des travaux de construction. La cause du blocage demeure un litige tripartite entre le promoteur, le groupe Nesco, l'architecte engagé au début du projet et la société générale des travaux du Maroc (SGTM). Après deux années de procédures judiciaires, le tribunal a jugé en faveur de Nesco, la main levée de la saisie conservatoire contre une garantie bancaire que Nesco a déposée au tribunal d'Agadir et qui correspond au jugement provisoire de l'architecte. En revanche, le conservateur principal de Rabat et d'Agadir n'a pas octroyé la main levée sur cette saisie en raison de l'autre litige liant le promoteur avec la SGTM. Le tribunal de commerce d'Agadir a prononcé en octobre 2011 une autre procédure de saisie conservatoire sur les biens mobiliers de la structure d'hébergement touristique, pour récupérer ses créances. Le tribunal du commerce a désigné trois experts pour la description détaillée du projet, notamment l'état d'avancement du chantier, sa superficie, sa situation actuelle, les infrastructures installées et sa localisation, située à la baie des palmiers. En outre, l'autre point noir, objet d'un projet baptisé Agadir City Tower, est l'hôtel Salam. Le chantier est resté bloqué depuis des années. Après sa liquidation judiciaire, c'est la société Vocation Loisirs qui s'offre la propriété des lieux, avant de vendre l'hôtel il y a plus de deux années à Anouar Développement, filiale de la holding Anwar Invest. Actuellement, même si la commission régionale chargée des dérogations urbanistiques a octroyé son avis favorable à ce projet, il ne s'agit que d'un accord de principe sur la faisabilité de l'investissement, en attendant les détails sur la consistance du projet (Agadir City Tower). Ce dernier sera en effet construit sur une assiette foncière d'environ 23.273 m2 et devra inclure un complexe résidentiel et touristique en R+5 et 2 sous sol d'un coût global de 365 MDH. À l'image de l'hôtel transatlantique, le club de vacances «Valtur» a également fermé ses portes, faisant perdre à la destination près de 670 lits et 183 postes d'emploi. En cause, les difficultés traversées l'année dernière par le groupe touristique italien. Ce dernier a en effet été placé sous la protection de la loi italienne sur les faillites, afin de mettre en place un plan de réduction de son endettement. Ce plan, déposé par le groupe en échange de sa mise sous tutelle, a prévu la cession de biens immobiliers et de 22 villages non stratégiques, dont celui d'Agadir (qui est en location). Dès lors, les flux touristiques italiens ont chuté à l'échelon de la destination, ce qui a occasionné un déficit des arrivées et la stagnation de la capacité réceptive (27.698 lits) suite à la fermeture de ces hôtels. Actuellement, un rapport sur les blocages au niveau de la région a été réalisé par le CRI Souss-Massa-Draa et les services extérieurs, suite aux déclarations du chef de gouvernement. Le document inclut l'inventaire et l'état des lieux des investissements privés en stand by. Ce rapport permettra de définir les modalités d'intervention et les solutions à mettre en œuvre.