Pour la troisième année consécutive, les transferts des Marocains résidents en Espagne s'effritent sous l'effet de la morosité économique. Selon le dernier rapport de l'association espagnole Remesas, spécialisée dans les transferts de fonds des migrants, les recettes des MRE établis en Espagne ont régressé de 2% en 2011, en comparaison avec l'année 2010. Le Maroc occupe désormais la 7e position dans le classement des pays récepteurs de transferts à partir d'Espagne. Au total, 291 millions d'euros de recettes ont été envoyés par les Marocains en 2011, contre 296 millions en 2010. Cela a lieu au moment où la population active marocaine arrive toujours en tête de la communauté extracommunautaire affiliée à la sécurité sociale espagnole. À titre d'exemple, ils sont 200.878 travailleurs Marocains inscrits selon le dernier recensement du ministère espagnol du Travail. En outre, notons par exemple que l'Equateur (119.438 affiliés en Espagne), qui arrive en 2e position des pays récepteurs de devises d'Espagne, a vu ses recettes progresser de 2% avec un envoi totalisant les 938 millions d'euros. La dégringolade des transferts de fonds marocains se confirme au fil des années. De fait, le Maroc occupait la 5e position durant l'exercice 2008-2009. Avant que la crise n'éclate, les recettes totalisaient la somme de 387,5 millions d'euros en 2008. Le déclin a commencé en 2009, l'année où les recettes ont chuté de 22,9%, reflétant de la sorte la délicate situation financière des travailleurs Marocains établis sur le sol ibérique. Les disparités dans les envois prouvent que la crise ne frappe toutefois pas tous les migrants de la même manière. Les analystes de cette organisation confirment cette version. Ces derniers estiment que les spécialités professionnelles ont placé certains groupes au cœur de la crise économique, comme dans le cas des Marocains. En témoigne d'ailleurs la régression du nombre d'affiliés à la sécurité sociale. Concrètement, les Marocains ayant été inscrits au régime de sécurité sociale en 2011 étaient 218.481, alors qu'aujourd'hui, ils ne sont que 200.878 travailleurs légaux. Dans le cas de nos concitoyens, la destruction des emplois occupés par les migrants nationaux a commencé en 2009, lorsque le nombre d'affiliés au régime social espagnol a baissé de 7,8%, passant de 238.048 en décembre 2008 à 219.419 en une année seulement. Le chômage a augmenté en 2012 de 8% auprès de la population étrangère en Espagne.