Selon le classement 2010 des destinations des transferts d'argent depuis l'Espagne, le Maroc arrive au 6e rang avec 295 millions d'euros. La diaspora marocaine d'Espagne, elle, se classe parmi les trois premières communautés étrangères établies dans la péninsule ibérique. Le cycle de récession dans lequel s'est enfoncée l'économie espagnole s'est répercuté négativement sur les transferts des ressortissants marocains de notre voisin du Nord. A l'origine de ce constat, les derniers chiffres officiels de la Banque centrale d'Espagne rapportés par le site remesas.org du Centre de recherche et de coopération, spécialisé dans les transferts de fonds des immigrants. Dans le détail, les envois d'argent de cette communauté vers le Maroc ont perdu 1,61 % en 2010 s'établissant ainsi à 295 millions d'euros au lieu des 299 millions d'euros cumulés un an auparavant. A noter que cette baisse demeure moins forte si on la compare avec les -22,6 %, enregistrés entre 2009 et 2008. Selon le classement 2010 des destinations des transferts d'argent de l'Espagne, le Maroc s'est contenté cette fois-ci de la 6e position, bien que notre diaspora est classée parmi les trois premières communautés étrangères établies dans la péninsule ibérique. En tête du classement pointe la Colombie (1,2 milliard d'euros), suivie respectivement par l'Equateur (920 millions d'euros), la Bolivie (611 millions d'euros), la Roumanie (381) et le Paraguay(232). Le Maroc devance la République dominicaine (287 millions), le Pérou (259 millions), la Chine (252 millions), le Brésil (252 millions), le Pakistan (122 millions) et le Sénégal (108 millions). La crise économique mondiale qui a touché de plein fouet notre voisin traditionnel a forcé plus de 160 000 Marocains, voire plus, à plier bagages et à retourner au bercail. La majorité absolue de ces immigrés travaillent dans les secteurs du bâtiment et l'agriculture. La situation risque toujours de dégénérer en crise ouverte et prolongée, vu les perspectives de relance de l'économie mondiale devenues de plus en plus empreintes de fragilité et d'incertitudes. D'ailleurs, le dernier discours de Christine Lagarde, directrice générale du FMI, vient étayer ce scénario : «Ces risques ont été encore aggravés par la dégradation de la confiance et le sentiment de plus en plus répandu que les décideurs manquent de conviction pour prendre les décisions qui s'imposent, ou n'ont tout simplement pas la volonté de le faire. Ce qui s'est passé cet été a montré que nous sommes entrés dans une nouvelle phase dangereuse ». De là, il paraît clairement que l'année 2011 ne serait pas la meilleure. Par ailleurs et sans être détaillés, les chiffres de l'Office de changes notent une hausse de 7,8 % des transferts des ressortissants marocains vers leur pays d'origine en 2010. Une évolution qui reste moins parlante comparativement aux années précédentes. Idem pour les derniers chiffres des sept premiers mois de l'année en cours, publiés par l'office : à fin juillet, les recettes MRE ont progressé de 8,2 % grimpant de 30,7 milliards de dirhams à 33,2 milliards. En somme, les envois des Marocains d'Espagne s'adjugent la deuxième place après ceux des Français. Comme l'explique la Fondation Hassan II pour les MRE, ces derniers représentent aujourd'hui le gros des transferts d'argent de migrants vers le Maroc (41%) : «Ils travaillent désormais majoritairement dans le secteur tertiaire, alors qu'ils occupaient surtout des postes dans l'industrie ou dans le secteur agricole dans les années 70 ».