Au vu de la place de l'Espagne, vis-à-vis du Maroc, en tant que second pays d'accueil de la communauté immigrée dans le monde, il est intéressant de constater que la Caixa-Catalunya vient de classer l'Espagne en troisième place en terme de transfert d'argent des immigrés. L'Espagne, l'un des premiers pays d'accueil en Europe, s'est démarqué de ses voisins, en s'inscrivant au troisième rang en tant qu'origine de transfert d'argent des immigrés. C'est ce qui vient d'être révélé par le dernier rapport, sur la conjoncture économique, ficelé par la l'institution bancaire «Caixa-Catalunya», qui classe, de fait, ce pays après les Etats-Unis d'Amérique et l'Arabie Saoudite. Ainsi, selon la Caixa-Catalunya, les transferts des immigrés résidant dans le voisin ibérique se sont hissés de 2 milliards de dollars en 1990, jusqu'à atteindre 6,57 milliards de dollars en 2006. Et d'ajouter que si l'Espagne a pu se positionner en tête de file des pays européens possédant une grande histoire en matière d'immigration et de transfert d'argent, c'est en relation avec les décisions prises par ce pays en 2004 en vue de la réduction des taxes perçues pour le transfert d'argent. Concernant l'influence des transferts des immigrés sur les économies des pays émetteurs d'immigration, la même source a mis en avant le rôle de ces transferts comme élément clé dans la dynamique des économies de ces pays, au vu de l'assurance qu'ils offrent au développement économique et de leur statut de catalyseur pour le niveau de vie, de consommation et d'investissement. Soulignons que certaines prévisions s'attendaient à ce que les transferts des immigrés en Espagne atteignent quelque 7,5 milliards d'euros à fin 2007. C'est dire à quel point ces transferts effectués impactent le développement des flux de devises vers les pays d'origine. Autre chiffre. En 2006, les immigrés en Espagne ont transféré quelque 6,80 milliards d'euros, ce qui représente une importante bagatelle comparée à l'aide officielle au développement. Vis-à-vis du Maroc, ces chiffres sont largement révélateurs, lorsqu'on connaît le nombre de Marocains qui sont installés en Espagne. À savoir que la région espagnole la plus accueillante pour les Marocains est la Catalogne, en ce sens que les Marocains s'inscrivent en tête de la communauté immigrée dans cette région, sans prendre pour autant en compte le nombre de Marocains n'ayant pas encore rempli toutes les formalités d'usage pour pouvoir être considérés comme immigrés à part entière. Dans cette zone, la population marocaine est la plus représentée de toutes les communautés immigrées, raflant de fait la plus grosse part en termes de nombre d'étrangers en Espagne, et un peu plus des trois quarts comparativement aux autres nationalités d'Afrique. Sur un autre registre, les chiffres de l'Office des changes au terme du mois de novembre sont intéressants. En effet, puisque les recettes des MRE ont atteint quelque 50.437,7 millions de dirhams, en accroissement de 17,2% ou 7.407,4 millions de dirhams, par rapport à la même période de l'année 2006. «Pour le seul mois de novembre 2007 et comparativement avec le même mois de l'année 2006, les recettes M.R.E ont augmenté de 16,4% ou +584,6MDH, soit 4.157,2 MDH contre 3.572,6MDH», indiquait l'Office des changes dans le même document. Ceci étant, il est aisé de déduire que les transferts émanant du voisin ibérique proviennent, en grande partie, de la contribution marocaine, et plus précisément de la communauté marocaine installée en Espagne.