La valorisation du cactus passe désormais au concret. Une unité de conditionnement et de transformation de cactus vient d'ouvrir ses portes dans la province de Sidi Ifni. Le coût global du projet intégré est de 95 MDH. Ce dernier dispose d'une superficie couverte frôlant les 2.400m2. L'aménagement et l'équipement de l'unité de conditionnement ont nécessité une enveloppe de 23 MDH. L'objectif escompté est d'atteindre une capacité de conditionnement estimée à 10.000 tonnes par an. Sur le plan socio-économique, le projet a déjà généré 56 emplois, dont 31 postes sont destinés à des femmes. S'agissant du nombre de bénéficiaires, il est estimé à 2.700 agriculteurs. La construction de l'unité dont le coup d'envoi a été donné en janvier 2010, en est au stade d'achèvement. Les travaux d'aménagement sont réalisés à hauteur de 98%. À l'heure actuelle, il reste uniquement l'accomplissement des aménagements extérieurs de l'unité. «Nous avions une perte de la production à cause de l'enclavement des zones de culture, ce qui a imposé la réalisation de pistes rurales. Ces dernières étaient déjà prévues dans un ancien projet PVT en 1998, mais malheureusement, elles n'ont pas été financées. Avec l'avènement du plan Maroc vert, le projet a été reformulé en incluant le désenclavement des zones de production, en plus de la valorisation de ce produit», explique Ben El Hafiane Abdelkarim, chef de service de mise en œuvre des projets au sein de la Délégation provinciale de l'agriculture (DPA) de Tiznit. Le désenclavement consistait en la réalisation de 100 km de pistes rurales, ce qui a engendré un impact immédiat sur le plan du transport du produit et la minimisation des pertes. Cette composante du projet a nécessité près de 55 MDH. Sur le total des aménagements, 105 Km ont été réalisés dépassant de ce fait l'objectif tracé. Parallèlement, deux centres de collecte ont été installés sur une superficie de 400 m2 chacun à Sboya et Mesti, les deux communes rurales qui concentrent près de 80% de la production de cactus. D'autres composantes se déclinent autour de l'organisation de la filière. Dans ce sens, 14 coopératives en plus des sociétés de transport ont été rassemblées dans un groupement d'intérêt économique (GIE). Ce dernier est le gestionnaire de l'unité avec la coopérative ADRAR. Après 20 jours d'opérationnalisation de l'unité, elle a permis le traitement de 122 tonnes dont 65,5 ont été destinées à l'export, 20 t au marché local et le reste a été dédié à la transformation. «Comme tous les projets en démarrage, le GIE éprouvait des difficultés financières et le besoin d'un fond de roulement», souligne Meriem El Yamani, ingénieur agronome à la DPA de Tiznit. Et d'ajouter que pour pallier à ce problème, «le groupement a signé un mémorandum d'entente lors de la dernière édition du SIAM avec la coopérative ADRAR, pour porter un soutien en termes de fonds en attendant la signature prochaine de la convention d'exploitation et la prise en charge de l'unité». En outre, notons que le fonds a été fixé à 2 MDH par an. Pour ce qui est de la commercialisation, le produit est vendu à l'échelle nationale et internationale sous le nom «Sobbar Aït Baâmrane», qui a décroché dernièrement l'indication géographique protégée (IGP). Actuellement, la production de figuiers dans la région représente 48,9% de la production nationale et 57% du chiffre d'affaires agricole total généré par la filière. Cette année les fruits ont mûri rapidement à cause de la chaleur excessive qui a maximisé les pertes (plus de 30%), mais le développement de la filière s'est nettement développé et la superficie couvre actuellement plus de 44.000 ha, dont 28.000 sur des terrains au niveau de la zone d'Aït Baâmrane. L'adaptation du figuier aux conditions agroclimatiques a permis aux agriculteurs de s'adonner à cette activité à forte valeur ajoutée. Preuve en est, la plantation augmente annuellement, selon les chiffres avancés, d'environ 4%. S'agissant de la superficie totale au Maroc, elle se concentre généralement dans la région du sud à hauteur de 39%, plus précisément à Sidi Ifni, Chtouka Aït Baha et Guelmim, les trois zones réputées pour leur climat aride et semi-aride. La filière contribue actuellement à la création de 355.000 journées de travail et 1.775 emplois stables. Selon les projections avancées, la valeur de la production progressera en 2010 de 257 KDH/tonne à 461 KDH en 2020. Côté production, le chiffre est appelé à augmenter. Il passera de 360.000 tonnes à 474.625 en 2020.