Le cactus est en passe de devenir la principale source de revenu pour les quelque 2.5000 agriculteurs de la région d'Aît Baâmrane, ont souligné, dimanche à Meknès, les participants à une journée d'étude sur la valorisation des produits de terroir dans la Région de Souss-Massa-Drâa. De l'ES de la MAP M'barek Tafsi
Cette région qui compte une superficie globale de 50.000 d'hectares de cactus produit annuellement plus de 320.000 tonnes de figues de barbarie, a fait savoir le directeur provincial de l'agriculture à Tiznit, lors de cette rencontre, organisée dans le cadre du Salon international de l'agriculture de Meknès (SIAM). Il a toutefois fait savoir que l'exploitation de cette ressource accuse des pertes annuelles pouvant atteindre 40 pc de la production et que quelque 190.000 tonnes de figues de barbarie sont commercialisées à des prix très bas (30 DH les 30 kg de figues), qui ne profitent qu'aux intermédiaires. Pour remédier à cette situation, les intervenants dans cette filière ont créé avec l'aide du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime un groupement d'intérêt public à Sidi Ifni en partenariat avec les coopératives de producteurs et les opérateurs privés pour le conditionnement et la promotion du produit, lequel sera désormais commercialisé sous l'appellation d'origine "figue de barbarie d'Aït Baâmrane ". Une action de désenclavement des zones de production est également en cours avec le soutien du ministère, a-t-il dit, rappelant que deux unités de stockage et de collecte de la production seront créées dans les deux principales localités de production (Mesti et Sbouya dans le province de Tiznit) dans le but de limiter les pertes et réduire l'effet de l'intervention des intermédiaires. Selon le témoignage d'une responsable de ce groupement d'intérêt public du cactus d'Aït Baâmrane, des campagnes de promotion et de dégustation du fruit et de ses dérivées ont été menées avec succès en France, en Allemagne, au Koweït et à Dubaï. Ceci doit profiter à l'avenir à l'ensemble des membres de la chaîne de production dont les agriculteurs, qui envisagent d'étendre les superficies de production, a-t-elle noté. Présentant les résultats de la recherche agronomique pour le développement du cactus dans le Sous-Massa, le Directeur de l'institut national de la recherche agronomique (INRA) à Agadir, Abderrahmane Aït Lhaj, a précisé que ce travail est réalisé avec le soutien de l'Association Agrotechnologies du Souss Massa Draâ, mise sur pied avec le soutien du Conseil régional. Les recherches menées au niveau national ont montré la diversité biologique de cet arbuste introduit au Maroc du Mexique vers le 16ème siècle et l'existence de 200 variétés disséminées sur l'ensemble du territoire national, a-t-il rappelé. Dans la zone d'Aït Baâmrane, a-t-il ajouté, les principales variétés existantes sont les figues de barbarie "Aïssa", exploitées entre juillet et septembre et les figues "Moussa", récoltées jusqu'au mois de décembre. Selon d'autres chercheurs, l'importance économique de la culture du cactus réside dans les fruits de la figue de barbarie dont la valeur nutritive est comparable à celle des pommes, des abricots et des oranges. D'autres parties de l'arbuste présentent également nombre de bienfaits. C'est ainsi que les cladodes (raquettes) sont utilisées pour l'alimentation du bétail, le traitement des diabètes non dépendants de l'insuline, la réduction du taux de cholestérol total dans le sang comme elles ont une grande application dans le domaine cosmétique.