Le secteur du bâtiment et matériaux de construction concentre près de 12% de la capitalisation boursière. Son indice, composé principalement des cimentiers, sidérurgistes et industriels en menuiserie aluminium, ne déroge pas à la tendance du marché et affiche une contre-performance annuelle de plus de 9% à 14.681 points. Cela étant, les trois segments de ce secteur représentés sur la cote affichent des évolutions disparates. Le ciment sous performe le marché À fin juin 2012, le secteur du ciment enregistre une croissance des ventes de 9,1% en comparaison à la même période de l'année précédente. Cependant, avec un nouvel entrant toujours en phase de positionnement, les opérateurs cotés devraient sous-performer la croissance du secteur. Toujours est-il que l'allègement de la facture énergétique sur le premier semestre 2012 aurait été bénéfique aux trois cimentiers cotés. De plus, ces derniers s'accordent à se positionner davantage sur le logement social. Pour Holcim, et dans l'attente de la publication de ses réalisations semestrielles, les analystes mettent en évidence l'hypothèse d'une quasi-stagnation du poste achats adossée à une croissance soutenue du chiffre d'affaires de 5%. D'où une sensible amélioration de la marge EBE/CA, qui gagnerait 1,8 point, passant à 44,8% à fin juin. Dans ces conditions, le RNPG progresserait de 13% à 483 MDH. Sur une année, le chiffre d'affaires consolidé devrait reprendre 7,8% à 3,8 MMDH. Pour les deux autres cimentiers, l'année ne s'annonce pas de bonne augure avec un premier semestre en berne. Pour la filiale du groupe Italcementi, Ciment du Maroc (Cimar) affiche un chiffre d'affaires de 2 MMDH en repli de 1,6% par rapport à la même période de 2011. L'activité a été vraisemblablement impactée par la montée en puissance de la seconde unité de production du nouvel entrant, Ciment de l'Atlas, dans la région et combinée à l'arrêt de l'usine de Marrakech. Dans la foulée, le résultat net se contracte de plus de 16%, à 485 MDH. Concernant Lafarge Maroc, la maison mère de cette dernière a récemment communiqué sur les réalisations semestrielles du groupe et il en ressort une baisse de 2,6% de l'activité de la filiale au Maroc. Ainsi, le chiffre d‘affaires ressort à 2,7 MMDH. Par ailleurs, et dans le cadre d'un élargissement de ses zones géographiques d'activité, le cimentier français confirme son intention de construire, à horizon 2014, une cimenterie dans le Souss Massa Drâa, région historiquement dominée par Cimar. Portant sur un investissement de 2,8 MMDH, cette usine serait dotée d'une capacité de 1,2 million de tonnes avec possibilité d'extension en cas de besoin. Pour ce faire, la société devrait probablement recourir à l'endettement, notamment après la réduction de son capital. La sidérurgie reprend du souffle Face à la stabilisation temporaire des prix de vente sur le marché marocain, les réalisations du groupe Sonasid durant les six premiers mois de l'année devraient tirer profit de deux principaux facteurs. Premièrement, la poursuite de croissance des ventes de rond à béton de l'ordre de 5% au premier semestre, se voit en ligne avec celle du secteur des BTP. De ce fait, le chiffre d'affaires du sidérurgiste afficherait une progression de 4,1% à 2,8 MMDH. Second facteur, le repli des cours de la ferraille au niveau international. Cette situation devrait permettre à la Sonasid de réduire le poids de ses achats dans le chiffre d'affaires. Ceci étant, la filiale d'Arcelor Mittal compte s'appuyer davantage sur ses écoulements à l'extérieur pour doper son activité. En sus de ses exportations à destination des marchés algériens et mauritaniens, la société envisage de s'attaquer à d'autres marchés mitoyens notamment au Maghreb et en Afrique Subsaharienne. La société compte aussi renforcer ses ventes sur le marché local en appuyant son propre réseau de distribution. Ceci devrait lui permettre d'assurer l'intégration de ses activités, afin de sécuriser ses écoulements en cas de défaillance d'un distributeur. Pour rappel, près de 10% du chiffre d'affaires du sidérurgiste en 2011 est remonté par son propre réseau de distribution. En somme, les analystes estiment que Sonasid devrait atteindre un revenu consolidé de 5,8 MMDH en 2012 et de 6,5 MMDH en 2013 en progressions respectives de 6,4% et de 10,8%. L'aluminium, le nouveau relais Le marché de la menuiserie en aluminium et du papier abrasif se voit soutenu par le potentiel de croissance qui caractérise les secteurs d'activité correspondant aux deux principaux débouchés commerciaux du secteur, que sont l'immobilier et l'automobile. Pour les trois opérateurs cotés, les perspectives pour cette année sont à priori positives. Capitalisant sur sa position historique sur le marché de l'aluminium, Aluminium du Maroc (ALM) devrait profiter en 2012 du dynamisme de l'immobilier, en l'occurrence le segment social ; la société ayant développé une offre adaptée à ce type de logement. Cependant, l'introduction sur le marché de Fonex Aluminium, filiale de Delta Holding, dotée d'une capacité de production de 6.000 tonnes, pourrait bousculer l'opérateur dans ses marchés de prédilection. Ceci étant, les analystes tablent sur une évolution de 10,4% du chiffre d'affaires à 849,1 MDH et de 8,7% de son résultat net à 63,9 MDH au terme de cette année. Quant aux deux nouveaux entrants à la Bourse de Casablanca, Afric Industries et Jet Alu, les analystes estiment un bon comportement de leurs agrégats financiers. De son côté, Jet Alu devrait profiter d'une part de l'accélération de l'urbanisation et d'autre part de la demande pour les matériaux de construction économes en énergie. L'année 2012 devrait voir un accroissement moins soutenu des revenus de 7,3% à 417,4 MDH pour atteindre 459,1 MDH en 2013. La capacité bénéficiaire, quand à elle, devrait connaître une croissance de 36,7% pour atteindre les 70,2 MDH. Dans ce sillage, la capacité bénéficiaire de 2013 devrait s'établir à 54,2 MDH en hausse de 5,7%. Quant à Afric Industries, elle prévoit pour l'année en cours des réalisations en ligne avec le business plan de son introduction en bourse. Ces prévisions visent à inscrire le chiffre d'affaires de la société dans une croissance moyenne de 2,7%, pour le porter à plus de 44,4 MDH en 2015, alors qu'il n'était que de 38,1 MDH en 2010. De même, le plan d'évolution prévisionnel fait ressortir, à partir de l'année en cours, une amélioration de la capacité bénéficiaire. Au niveau de la société, on table en effet sur un résultat net de 6,3 MDH au terme de l'année 2012.