Actuellement détenu à parts égales entre les 17 sociétés de Bourse de la place, le capital de la Bourse des valeurs de Casablanca est au cœur des débats entre les différents intervenants du marché. Objectif : une ouverture à d'autres intervenants ainsi qu'une démutualisation. Le projet de loi relatif à cette opération est en passe de se concrétiser et en est à ces ultimes étapes de finalisation. Pour appuyer davantage ce projet, le gouvernement ne ménage aucun effort. D'ailleurs dans l'une de ses dernières sorties relatives à la réforme du marché des capitaux, Nizar Baraka, ministre de l'Economie et des finances avait précisé que l'ouverture du capital de la Bourse de Casablanca fait partie des priorités à court terme pour la relance du marché financier. «Le gouvernement s'engage à achever le projet d'ouverture du capital de la société gestionnaire de la Bourse de Casablanca, qui devra permettre une meilleure gouvernance de cette institution. Les statuts relatifs à ce chantier sont en cours d'élaboration pour définir son actionnariat et la composition de son conseil d'administration», a précisé Baraka. Dans le détail, le texte de loi prévoit la détermination de la liste des participants dans le capital au niveau des statuts de la société gestionnaire de la Bourse et non plus dans le texte instituant ladite société. Cette modification permettra d'instaurer la possibilité de réviser le tour de table chaque fois que cela sera nécessaire. Un pas de plus vers une ouverture à l'international dans la droite lignée de la mise en place du Casablanca Finance City. Une ambition difficile à réaliser avec la configuration actuelle qui limite l'accès au capital aux seules sociétés de Bourse marocaines. Afin de pallier à toute éventualité de monopole direct ou indirect, les statuts contiendront également le seuil de participation de chaque actionnaire, défini par arrêté du ministre de l'Economie et des finances. Concernant les potentiels entrants dans l'actionnariat de la Bourse, l'on fait allusion aux compagnies d'assurance, aux banques ou encore aux sociétés de gestion. De telles institutions permettraient d'influencer les orientations stratégiques de la Bourse et d'instaurer un système de gouvernance souple. Résultat : Une démutualisation qui constitue une sorte de réponse à la mondialisation et l'innovation. Notons, par ailleurs, que la démutualisation est un compromis entre la motivation du profit, le développement et la régulation du marché dans une optique non lucrative et de bien public. Parce qu'elles constituent d'importants services publics, sur de petits marchés, comme celui du Maroc, les Bourses de valeurs pourraient facilement devenir des monopoles tournés vers le profit et négligeant leur rôle de régulateur. Une période de vaches maigres. Théoriquement, cette opération d'ouverture de capital devrait intervenir à l'issue du contrat d'exploitation de la Bourse de Casablanca qui arrivera à échéance en 2015. Toujours est-il que l'objectif est de garantir une participation des principaux intervenants au marché boursier pour sa gestion, mais aussi pour tracer ses orientations stratégiques. Il faut bien le dire, le marché ne se limite pas aux sociétés de Bourse. Toutefois, en ces périodes de vaches maigres, la part du gâteau pour chaque actionnaire devient de plus en plus petite. La morosité que connaît le marché actuellement, caractérisé par des volumes faibles fait, par ricochet, que les revenus sont forcément moins importants. En effet, à la fin 2011, les intermédiaires en Bourse affichaient un résultat net en net recul de 37% comparativement à une année auparavant. Sans oublier bien sûr le repli enregistré en 2010, qui creuse l'écart à la baisse. Dans la foulée, les bénéfices de la société gestionnaire ne sont pas non plus au beau fixe. Ainsi, cette dernière prévoit la distribution du même montant que l'année précédente, en dépit de la baisse de l'activité. Le montant global s'élève à 2,8 MDH soit à près de 167.830 DH pour chaque société de Bourse. Face à cette situation, il est fort probable que les sociétés de Bourse revoient leurs positionnements. Que ce dernier soit sous forme de groupements qui émergent ou encore d'un renforcement stratégique en interne chez d'autres. C'est le cas de CFG Group qui après une fusion-absorption avec sa filiale Casablanca Finance Markets, spécialisée dans le marché des taux, a opté pour la création d'une nouvelle banque.