L'année 2011 a été difficile pour la société gestionnaire de la Bourse de Casablanca. C'était du moins prévisible ! À l'instar du marché, qui a connu une baisse de 29% des transactions, la Bourse de Casablanca SA a clôturé l'exercice 2011 sur des résultats financiers en baisse. En effet, le chiffre d'affaires a enregistré un recul de 40%, à 109,7 MDH. «Cette situation est due à la baisse des commissions de négociation générées par les offres publiques (-100%) et à la baisse de la taxe parafiscale (-7,5 MDH)», indique-t-on dans le rapport annuel de la Bourse pour l'exercice 2011. Dans ces conditions, le résultat net chute de 57,3% à près de 32 MDH. D'où une diminution de la marge nette de 12 points, à 29,1%. Dans les détails des indicateurs boursiers, à fin décembre 2011, la capitalisation boursière s'est établie à 516,22 contre 579 MMDH en 2010, soit une dépréciation de 10,85%. À l'instar des exercices précédents, le secteur bancaire et celui des télécommunications s'accaparent les plus importantes parts de la capitalisation boursière globale avec, respectivement, 31,25% et 23,09%. Le secteur «Bâtiments & Matériaux de construction» représente 11,2% de la capitalisation. Côté volumétrie, le volume des transactions a enregistré une baisse de 13,8% avec 103,3 MMDH. Ce sont donc quelque 35 MMDH qui ont transigé sur le marché central actions, en recul de 32% parallèlement aux 16 MMDH sur le marché de blocs, en baisse également de 46%. Néanmoins, la Bourse de Casablanca subit un moindre impact que les places de la région MENA. L'année 2011 a été riche en événements qui ont directement affecté les places financières internationales. La crise de la dette souveraine en Europe, le ralentissement de la croissance en Chine ou encore les tensions politico-sociales dans certains pays arabes ont eu un impact certain sur la majorité des marchés boursiers. Dans ce contexte, les principaux indicateurs des Bourses membres de la Wolrd fédération of Exchange (WFE) ont clôturé l'année en baisse de 13,6%. En termes d'indices et de capitalisation, Egyptian Exchange a connu le recul le plus important des Bourses du MENA, avec respectivement -49% et -42%. Elle est suivie de Amman, avec des baisses respectives de 16 et de 12%. Pour sa part, la Bourse de Casablanca a enregistré une baisse de 13% pour l'ensemble de ses indicateurs. Un recul jugé moins important qu'il soit benchmarké sur les pays de la région MENA ou sur les pays émergents. Actuellement détenu à parts égales entre les 17 sociétés de Bourse de la place, le capital de la Bourse des valeurs de Casablanca est au cœur des débats entre les différents intervenants pour une ouverture et une démutualisation. Ainsi, d'autres investisseurs, notamment les compagnies d'assurance et les banques, pourraient faire partie du tour de table de la Bourse. Cela permettrait d'influencer les orientations stratégiques de la Bourse et d'instaurer un système de gouvernance souple. Dans l'une de ses récentes sorties sur le sujet, le ministre de l'Economie et des Finances a précisé que l'adoption des statuts qui devraient définir la composition de l'actionnariat et du conseil d'administration serait imminente. En effet, cette démutualisation tant attendue constitue une réponse à la mondialisation et à l'innovation. Notons par ailleurs que la démutualisation est un compromis entre la motivation du profit, le développement et la régulation du marché dans une optique non lucrative et de bien public. Parce qu'ils constituent d'importants services publics, sur de petits marchés, comme celui du Maroc, les Bourses de valeurs pourraient facilement devenir des monopoles tournés vers le profit et négligeant leur rôle de régulateurs. Il est à rappeler que cette opération d'ouverture de capital devrait intervenir à l'issue du contrat d'exploitation de la Bourse de Casablanca, qui arrivera à échéance en 2015.