La décision tant attendue d'ouvrir le capital de la Bourse des valeurs de Casablanca est fin prête, et n'attend que sa publication dans le Bulletin officiel pour devenire effective. En effet, la loi modifiant et complétant le dahir relatif à la Bourse des valeurs a été votée à l'unanimité par la Chambre des conseillers mardi dernier. Celui-ci prévoit la détermination de la liste des participants dans le capital, au niveau des statuts de la société gestionnaire de la Bourse de Casablanca et non plus dans le texte instituant ladite société. Cette modification permettra d'instaurer la possibilité de réviser le tour de table chaque fois que que cela sera nécessaire. Un pas de plus vers une ouverture à l'international «qui servira la mise en place du Casablanca Finance City», avait souligné le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, lors de la présentation du texte. Une ambition difficile à réaliser avec la configuration actuelle qui limite l'accès au capital aux seules sociétés de Bourse marocaines. Afin de pallier à toute éventualité de monopole direct ou indirect, les statuts contiendront également le seuil de participation de chaque actionnaire, défini par arrêté du ministre de l'Economie et des Finances. L'ouverture à d'autres partenaires n'est pas une fin en soi, soulignent les responsables du ministère. Bémol L'objectif est de garantir une participation des principaux intervenants au marché boursier pour sa gestion, mais aussi pour tracer ses orientations stratégiques, un marché, il faut bien le dire, qui ne se limite pas aux sociétés de Bourse. À priori, l'ouverture du capital pourrait en effet intéresser les banques, les assureurs mais également les sociétés de gestion. Cependant, selon un opérateur, «l'intérêt des opérateurs n'est plus au même niveau qu'il y a 12 ans. Car, il faut le rappeler, lea réforme ne date pas d'hier et ses initiateurs convoitaient à l'époque les réserves de la société avait accumulées, un débat clos depuis longtemps». Certes, la différence entre les réserves qui se chiffraient à 388,9 MDH en 2009 et les dividendes distribués est de taille, mais il faut souligner que les bénéfices générés ne sont pas en marge. En fait, la SBVC a réalisé au titre de l'année 2010 un résultat net de 171,9 MDH, en progression de 59%. De plus, la société étant régie par la loi sur les sociétés anonymes, seuls les organes gestionnaires peuvent statuer sur la politique de distribution des bénéfices. Seul bémol, la morosité que connaît le marché actuellement, caractérisé par des volumes faibles, qui par ricochet généreront des revenus forcément moins importants. Dans ce contexte, normal qu'une telle annonce ne fasse pas des vagues sur le marché financier et que les candidats au tour de table ne se bousculent pas au portillon.