Le paiement des taxes pour les nouveaux inscrits «nantis» passe du souhait au stade de proposition entièrement défendable du point de vue du gouvernement. La réforme proposée par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a pris forme même si elle reste hybride surtout pour les parents des nouveaux bacheliers. Lahcen Daoudi persiste et signe devant les conseillers, le fief de l'opposition parlementaire. Les propos atténuants du porte parole du gouvernement se sont donc vite éclipsés pour céder la place à une suggestion tout à fait réalisable. «C'est la charte de l'Education qui a prévu les taxes d'enregistrement et s'il faudra tenir un débat sur la question, le ministère est prêt», a affirmé Daoudi devant les membres de la 2e Chambre. Le passage de Lahcen Daoudi lui a permis de défendre son projet, ce dernier étant de mettre un terme à la gratuité d'accès aux universités marocaines. «S'il n'y a que 5% des étudiants qui sont issus de familles aisées et qui seront en mesure de payer les taxes d'enregistrement, alors il faudra amorcer la réforme», a affirmé le ministre de l'Enseignement supérieur. L'accord de principe demandé par le responsable ne sera pas obtenu avec l'aisance souhaitée, vu que les deux Chambres semblent pour l'instant peu enthousiasmées par le programme que Daoudi compte introduire dans le projet du Budget 2013. Par contre, le seul syndicat représentatif semble adhérer à la nouvelle politique prônée, «Il n'y aura aucun problème avec le syndicat», a-t-il tenu à affirmer devant les conseillers des centrales syndicales. L'accord du SNEsup aurait été donné, ce qui pourra faciliter la tâche au gouvernement lors de la concrétisation des nouvelles propositions. Reste à savoir si la solution de Daoudi sera amenée à résoudre la problématique de la baisse des places disponibles et de la hausse de l'offre. La demande annuelle est impossible à satisfaire, selon les dires du département de tutelle qui a également mis un grand point d'interrogation sur l'effet des mesures destinées à stimuler le privé pour diversifier l'offre. La rentrée universitaire verra pour sa part l'amélioration sensible de l'offre en termes de structures d'accueil, même si cela ne devra pas suffire à satisfaire les demandes. Les préparatifs pour la rentrée universitaire 2012-2013 indiquent que le nombre de lits des cités se situera aux alentours de 54.000, pour «atteindre 70.000 à la fin de l'année», a précisé Daoudi, au lieu de 35.000 disponibles actuellement. Les nouvelles données révélées devant les députés n'ont pas par contre précisé le nombre d'étudiants bénéficiant de logements universitaires, au moment ou le département de tutelle évoque le nombre de 180.000 étudiants qui ont pu bénéficier de la bourse pour la prochaine année. Pour le volet des services de base offerts aux étudiants, il est remarquable que la couverture sociale des étudiants ait disparu de l'agenda pour l'année 2013. Au lieu de cela, l'Etat s'engage à garantir l'accès à 14 cités universitaires et à inciter le privé à investir dans le logement et la restauration universitaire, notamment au sein des grandes villes à cause de l'indisponibilité de foncier. Les données du ministère restent pour la plupart alarmantes concernant les capacités d'accueil des cités et des résidences universitaires, qui sont 19 et dont le nombre n'a pas varié depuis 2007, avec un le déficit estimé à plus de 120 lits.