Dans cette crise sans précédent, l'une des dernières décisions prises par le gouvernement espagnol constitue un fait intéressant à plus d'un titre. Nos voisins du Nord, qui font partie des pays ayant été frappés de plein fouet par le Covid-19, manifestent ainsi un objectif clair et salvateur: relancer leur saison touristique. L'Espagne a rouvert, depuis dimanche, les frontières de toutes ses provinces et communautés autonomes, en rétablissant la libre circulation terrestre et aérienne avec les pays de l'espace Schengen. Mis à part le tourisme, le gouvernement ibérique a lancé des plans de soutien dans des secteurs vitaux de son tissu économique, notamment l'éducation, la santé et l'industrie automobile. Malgré cela, le tourisme, qui représente 12% du PIB, reste le secteur sur lequel le pays mise beaucoup: en témoignent les 4 milliards d'euros injectés par le gouvernement. Dans les faits, l'Espagne commencera à partir du 1er juillet à rouvrir ses frontières aux voyageurs en provenance de pays non-européens où la situation sanitaire est similaire, équivalente ou plus favorable que dans l'UE. Elle espère ainsi attirer un maximum de touristes. Mais, parce qu'il y a encore un mais ou plutôt une menace, l'ombre d'une nouvelle vague de l'épidémie liée au coronavirus plane toujours sur la péninsule ibérique. Sera-t-il possible de gérer un flux massif de touristes arrivant en juillet-août et éviter une hécatombe? Pour montrer patte blanche, un label national «Safe Tourism Certified» a été mis en place par le ministère de la Santé. Les établissements qui afficheront un autocollant devront préalablement prouver qu'ils respectent le protocole sanitaire. Une bonne idée que l'on pourrait souffler à nos responsables de l'ONMT. Ils ne doivent jamais oublier que la proximité entre le Maroc et l'Espagne en fait toujours un concurrent de taille. À nous de les concurrencer de la façon la plus loyale en retenant tous nos touristes locaux cet été.