La détente est encore loin d'être une réalité sur le marché international des céréales, au moment même où le royaume vient de démarrer la campagne de commercialisation 2012-2013. Hier, à l'heure où nous mettions sous presse, les cours du blé étaient encore en progression de près de 34%, par rapport au début de l'année. La même tendance haussière est relevée également à Paris, où la tonne de blé tendre s'échangeait à un peu plus de 250 euros, exprimée à un taux de 25% en comparaison à janvier. La baisse de récoltes des principaux pays producteurs et exportateurs de céréales (Etats-Unis, Russie, France) est indexée comme la principale cause de cette flambée. Au Maroc, l'Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL) vient d'entamer la toute nouvelle campagne des importations céréalières du royaume. La structure vient, en effet, de lancer la procédure de soumission des importateurs, pour l'attribution du contingent tarifaire préférentiel accordé par le Maroc aux Etats-Unis d'Amérique. Cela entre dans le cadre de l'Accord de libre-échange (ALE) liant les deux pays. Le contingent porte une quantité maximale de 300.000 tonnes métriques de blé tendre, et devrait s'opérer par lots de volumes répartis auprès des importateurs retenus. Pour pallier à la hausse des cours mondiaux et assurer un approvisionnement normal du marché, l'Etat marocain a récemment pris la décision de suspendre les droits d'importation sur le blé dur à partir du 1er août prochain, jusqu'à fin décembre 2012. Dans le même sillage, le gouvernement a également maintenu la suspension des droits sur les importations d'orge, les prolongeant jusqu'à fin décembre 2012. À fin mai, dernier mois de la campagne de commercialisation et d'importation sur les récoltes 2011-2012, il faut savoir que les importations céréalières ont clôturé avec une légère baisse annuelle, estimée à 2%. Ces importations ont atteint un volume de 59 millions de quintaux (Mqx), constituées à près de 50% par le blé tendre, 29% par le maïs, 11% par le blé dur et 10% par l'orge. Dans le tableau de répartition des origines de ces importations, la France domine avec près de 35% des parts de marché. L'Hexagone est évidemment surtout présent sur la filière du blé tendre, avec un volume exporté au Maroc de 14,3 Mqx, pour un total de 19,8 Mqx toutes céréales confondues. La France est talonnée par l'Argentine et le Brésil avec des parts respectives de 27,5 et 10,4%. Ces deux pays d'Amérique latine sont surtout présents sur le créneau du maïs, avec des volumes respectifs de près de 9 et 6 Mqx. Pour ce type de céréale, la tonne avait atteint 253 euros à Paris et Chicago, 28% plus chère là aussi qu'au début de l'année. Dans le tableau des fournisseurs, les Etats-Unis traînent des pieds, en finissant huitième principal approvisionneur du pays. Le pays de l'Oncle Sam affiche un cumul qui ne dépasse guère le million de tonnes (plus de 80% de maïs).