M. Paolo Zegna, President du Comité Technique pour l'Internationalisation de Confindustria (fédération entrepreneuriale italienne). Les Echos quotidien : Quel est le cadre général dans lequel Confindustria a reçu le ministre marocain Abdelkader Aâmara ? Paolo Zegna : Depuis des années, Confindustria réalise un programme d'activités visant à renforcer les relations avec la Méditerranée, une région qui revêt un intérêt stratégique pour nos entreprises. Nous avons été les premiers parmi les associations d'entreprises européennes à se joindre à BusinessMed, la Fédération des Associations patronales de la Méditerranée. Depuis 2006, nous poursuivons un programme d'échange de missions avec cette région. Celui-ci accorde au Maroc une très grande importance. La visite du ministre Aâmara, à l'occasion de l'inauguration du bureau romain de l'Agence pour le développement des investissements au Maroc (AMDI), nous a offert l'opportunité d'exposer à nos entreprises les possibilités réelles que le marché marocain nous offre aujourd'hui. Des accords sont-ils prévus entre l'Italie et au Maroc ? La réunion du 17 juillet a représenté une occasion importante pour établir les fondements d'un renforcement ultérieur des relations économiques et commerciales entre l'Italie et le Maroc. C'est pour cette raison que nous avons lancé un appel, intercepté immédiatement par le ministre Aâmara, afin de stimuler les relations entre les petites et moyennes entreprises italiennes et marocaines. Il faut rappeler que nous avons déjà signé en 2008 un accord de collaboration avec la CGEM, avec laquelle nous avons développé un certain nombre d'initiatives et d'activités. Cet accord sera, dans un avenir proche, le fondement pour la consolidation de notre collaboration, et plus particulièrement pour renforcer les relations entre les Associations sectorielles des deux pays. Celles-ci sont considérées comme les premiers protagonistes d'un dialogue qui a pour objectif de renforcer la coopération dans les domaines identifiés comme prioritaires. Quels sont les objectifs fixés et pourquoi ciblez-vous particulièrement les PME ? L'Italie est présente au Maroc avec plus de 300 sociétés et il y a plusieurs facteurs qui poussent à augmenter notre présence, notamment la proximité géographique, les coûts bas de la main-d'œuvre marocaine, un réseau de télécommunications excellent, un système bancaire dynamique et des infrastructures qui se développent rapidement. En outre, le Maroc a l'un des plus favorables climats d'affaires dans la région du Maghreb. Il n'y a aucune raison pour que les entreprises italiennes, surtout les PME, qui composent la plus grande partie de notre système entrepreneurial, ne saisissent pas les énormes opportunités qu'offre le Maroc. Quelles sont les priorités de Confindustria ? En période de crise économique que nous traversons, les investissements sont la base pour la relance du progrès économique. Ils génèrent l'emploi, contribuent à la productivité et la compétitivité et à la promotion des échanges de produits, de services et des technologies et des instruments financiers. Pour cette raison, l'objectif du partenariat Italie-Maroc, dont j'ai proposé le lancement en 2013 au ministre Aâmara, est d'identifier les secteurs clés visant une plus grande coopération bilatérale, pour travailler ensemble sur des initiatives ciblées dans ces domaines. En outre, le Partenariat pourra montrer aux PME les pistes pour renforcer cette coopération et étendre leurs opportunités. Quels sont les aspects de la politique et l'économie marocaine qui attirent les entreprises italiennes ? J'ai déjà évoqué les aspects qui font du Maroc un choix stratégique pour nos entreprises. J'ajouterai seulement que les Partenariats public-privé pour la relance de l'industrie dans des domaines clés comme l'électronique, l'aérospatial et l'automobile, les investissements massifs dans la logistique et les énergies renouvelables représentent sans doute des opportunités importantes pour nos entreprises, leaders mondiaux dans ces domaines. La crise mondiale actuelle a-t-elle poussé les entreprises italiennes à cibler des partenaires et des nouveaux marchés ? Certainement, la stagnation du marché intérieur de l'Union Européenne pousse les entreprises à rechercher de nouveaux marchés, tandis que le développement des pays émergents ouvre de nouvelles possibilités d'investissement pour les entreprises italiennes. Cela devrait nous encourager à réfléchir sur comment faire de la crise une opportunité, en changeant les stratégies de commerce international du système entrepreneurial italien, afin d'intercepter la demande là où elle augmente et afin de se positionner sur les principaux marchés porteurs, comme le Maroc. Quels sont les principaux secteurs marocains qui intéressent les entreprises italiennes ? La mécanique et l'industrie agro-alimentaire représentent les secteurs d'intérêts traditionnels, mais je suis sûr que les secteurs technologiques comme l'aéronautique, l'automobile, l'électronique et la logistique offrent également de nombreuses et intéressantes opportunités pour la collaboration entre les entreprises italiennes et marocaines. Confindustria a-t-elle déjà fixé un programme pour des futures missions au Maroc ? Nous travaillons actuellement sur la définition du calendrier des missions à l'étranger pour 2013 et 2014, et le Maroc sera certainement une priorité. Nous avons également l'intention d'effectuer un programme de visites ciblées, dédiées à des secteurs spécifiques, que nous programmerons, en Italie et au Maroc, avec nos associations sectorielles. La logique est de mettre directement en contact les opérateurs dans des domaines significatifs pour discuter sur un plan opérationnel. C'est sur ce plan que nous comptons intervenir afin de promouvoir la coopération entre les entreprises italiennes et marocaines.