L'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) a publié son rapport d'activité sur la période du confinement. Dans son rapport, l'Agence a détaillé son plan pour assurer une continuité de son activité, tout en contribuant au bon déroulement du confinement. De même, une réflexion est entamée en interne autour des évolutions que doivent connaître les modalités d'intervention de l'ANAPEC ainsi que son rôle dans l'accompagnement de la sortie de crise notamment en matière de prise en charge des chômeurs qui en découleraient. Depuis le début du confinement à fin avril 2020, indique l'ANAPEC dans son rapport, 2148 contrats de travail ont été réalisés. Cela représente une baisse d'activité de près de 80%, l'activité normale d'une moyenne avoisinant les 10.000 contrats par mois. 245 protocoles Tahfiz ont été signés ( en baisse de 78%). Le pourcentage de baisse est de 76% pour les CI et de 63% pour la PCS, informe la même source. Par ailleurs, les offres d'emploi recueillis en termes de postes à pourvoir sont au nombre de 1564 depuis le début du confinement. (+900 dans les services), soit une baisse de 80% des offres d'emploi recueillies. Prestations aux chercheurs d'emploi et porteurs de projets Un plan de continuité de délivrance des prestations aux chercheurs d'emploi a été mis en place, de même que 5793 entretiens ont été administrés à distance et 3933 chercheurs d'emploi ont pu bénéficier des ateliers de recherche d'emploi à distance (Teams, Whatsapp...). D'autres actions ont été animées via Facebook et ont ciblé une population dépassant les 8000 bénéficiaires. Dans un autre registre, les agences provinciales et préfectorales ont délivré les prestations à distance en matière de sensibilisation et d'accompagnement en cette période de confinement. De ce fait 2681 porteurs de projets ont été sensibilisés et 1227 ont été accompagnés. Ces chiffres représentent +200% de l'activité normale (la moyenne de 2019 était de 400 porteurs accompagnés par mois). Par ailleurs, les réalisations en matière d'accompagnement des porteurs de projet à fin avril 2020 ont connu une évolution positive de 330% par rapport à la même période de 2019. «Cette dynamique trouve son origine d'une part dans le lancement du programme Intelaka au mois de février 2020, et d'autre part dans l'approche ‘accompagnement adoptée en cette période de confinement par les conseillers en création d'entreprises» explique l'ANAPEC dans son rapport. En outre, le démarrage des projets a connu un ralentissement au cours de cette période, car seulement 70 constatations de démarrage de projets ont été enregistrées. L'ANAPEC annonce par ailleurs que l'activité de paiement des mesures a été accélérée et maintenue par les agences régionales afin d'honorer les factures des opérateurs de formation et ceux économiques. Ainsi, plus de 500 factures sont en cours de paiement totalisant un montant de 22 MDH. Préparation du Post-confinement Pour assurer un meilleur retour à l'activité habituelle, l'ANAPEC travaille sur la sécurisation d'un plan de déconfinement de ses agences, pour la sécurisation des lieux de travail. Sur le plan de l'orientation stratégique pour cette période, et dans l'objectif de tracer une feuille de route adaptée, l'Agence étudie et analyse les problématiques avérées ou prévisibles sur le fonctionnement du marché de l'emploi et ce sur différents aspects, notamment pour les travailleurs dans le secteur formel, les chercheurs d'emploi, les travailleurs non protégés (secteur informel), entreprises, auto-emploi et création d'entreprises... Retard de la mise en œuvre du plan d'actions 2020 Une autre problématique transverse résultant de la crise Covid-19 est celle du retard dans la réalisation des objectifs et dans la mise en œuvre du plan d'actions 2020 de l'ANAPEC (investissements, projets). Aussi, selon le rapport des Nations Unies sur l'impact du coronavirus sur le Maroc publié en mars dernier, le PIB réel reculerait de 1,5% en 2020, la première récession frappant le Maroc depuis plus de deux décennies, en plus du fait que 10 millions de Marocains pourraient devenir pauvres ou risquent de tomber dans la pauvreté. Considérant ces éléments du contexte et des problématiques suscitées, les premières pistes de la vision stratégique de l'ANAPEC pour la phase post-COVlD 19 s'articulent autour des axes suivants : -Prise en charge des chômeurs issus de la crise consécutive à la pandémie : élaboration d'un protocole de prise en charge base sur des mesures actives spécifiques. -Refonte des mesures actuelles d'amélioration de l'employabilité et repenser de nouvelles mesures adaptées aux secteurs les plus touchées par la crise ; -Offre de service adaptée et mesures à prévoir au profit des travailleurs ayant perdu leur emploi de façon définitive après la crise ; -La reconversion des chercheurs d'emploi vers les nouveaux métiers les plus demandés (actualisation de la carte de la formation en fonction des nouveaux besoins) ; -Accompagnement des entreprises dans leur reprise d'activité (recrutement, mesures spécifiques) ; -Encouragement de l'utilisation des outils de communication à distance pour optimiser les coûts de déplacements et autres coûts cachés. Ainsi que la possibilité de délivrance des prestations à distance après la crise pour les usagers désirant ce mode ; -Renforcement des compétences et des capacités de l'ANAPEC pour faire face à la demande accrue des jeunes chercheurs d'emploi et des travailleurs ayant perdus leur emploi à cause de la crise économique. -Amélioration du système de suivi des performances et axer les stratégies des agences régionales sur les résultats. Pour ce faire, un groupe de réflexion a été constitué en interne pour tracer une feuille de route qui sera soumise au ministère du Travail et de l'insertion professionnelle, annonce le management de l'ANAPEC.