Le gouvernement régional andalou a appelé le Maroc à initier les démarches pour mettre en place un plan de retour des 7.000 saisonnières marocaines opérant dans les exploitations agricoles. L'Exécutif andalou se dit prêt à tester l'ensemble des concernées. Les saisonnières marocaines œuvrant dans les champs de fraise s'impatientent. Alors que leur contrat de travail arrive à échéance en ce mois de juin, plusieurs d'entre elles ont émis le souhait de rentrer au pays, auprès de leurs familles. Or, aucune démarche n'a été initiée par les autorités marocaines à cette fin. Du côté des autorités andalouses, l'impatience est palpable. Le gouvernement régional a annoncé être disposé à tester les 7.000 saisonnières marocaines s'affairant dans les champs de fruits rouges afin de faciliter leur retour au Maroc. La même requête a été formulée par les autorités européennes à propos des Marocains coincés à l'étranger, mais Rabat n'a pas réagi à cette proposition. Selon Juan Marin, vice-président du gouvernement régional andalou, des discussions sont en cours avec les autorités diplomatiques espagnoles au Maroc, le ministère espagnol de l'Agriculture et les autorités marocaines afin de mettre au point une solution de rapatriement des saisonnières marocaines. D'après le gouvernement andalou, seules 10% des travailleuses agricoles marocaines travaillant actuellement dans les exploitations agricoles de fruits rouges de Huelva seront réorientées vers d'autres secteurs agricoles. Il s'agit d'une mesure mise en place par les autorités andalouses en collaboration avec le secteur agricole afin de permettre aux ouvrières marocaines de s'activer dans d'autres activités agricoles en manque de bras. «Nous avons reçu des appels de plusieurs journalières marocaines souhaitant rentrer chez elles qui s'inquiètent de leur devenir dans le cas où les frontières seraient maintenues fermées pendant une longue période», souligne cette travailleuse sociale marocaine au sein d'une association en charge des migrants à Huelva. «Nous hébergeons dans l'un de sites d'accueil trois femmes qui ne souhaitent pas s'inscrire sur les listes des ouvriers susceptibles d'être transférés. Elles veulent toutes rentrer chez elles et être auprès de leurs enfants. L'une d'elle a confié son enfant à un orphelinat qui menace de le mettre à la porte», affirme notre source. Celle-ci ajoute que les ouvrières sont inquiètes car certaines sont sur place depuis mi-décembre, date d'arrivée du premier contingent. De fait, la panique commence à gagner les saisonnières. Ces dernière étant hébergées sur leur lieu de travail (dans les exploitations), certaines rumeurs avancent que leurs employeurs peuvent leur faire payer les frais de séjour, une fois le contrat arrivé à terme. De plus, les organisations agricoles qui ont recruté les saisonnières marocaines alertent, depuis début mai, sur l'urgence de mettre au point une opération de rapatriement des saisonnières marocaines étant donné que la saison agricole est arrivée à terme avant l'heure, du fait des perturbations qu'a enregistrées le marché suite à la crise sanitaire. Toutefois, aucune démarche n'a été entreprise du côté de Rabat pour venir en aide aux saisonnières qui risquent d'être livrées à leur propre sort. Les 7.000 ouvrières marocaines vont donc grossir les rangs des milliers de Marocains coincés à l'étranger. Où seront-elles accueillies en attendant leur rapatriement? Qui se chargera de leur prise en charge? Les autorités diplomatiques marocaines à Madrid suivent de près le dossier, mais la décision de rapatriement revient au département de tutelle, à Rabat. En attendant, les patrons et les organisations agricoles exercent une forte pression sur le gouvernement espagnol afin que ce dernier intervienne auprès de son homologue marocain et coordonne l'opération de retour des 7.000 saisonnières marocaines, qui ont formulé le vœu de rentrer dans les plus brefs délais.