Le ministère de l'Equipement et du transport ouvre un nouveau grand chantier. Il vient de lancer un appel d'offres dans le but de s'assurer un accompagnement et une assistance opérationnelle pour la mise en œuvre de la stratégie logistique. Une décision de taille qui devrait activer l'application de cette stratégie lancée en grande pompe en 2010, et qui accuse aujourd'hui un sérieux retard de près de deux ans, risquant de compromettre fortement la réalisation des objectifs de ce programme. En clair, le département de Rabbah, visiblement très actif, entend disposer d'une déclinaison du contrat-programme liant l'Etat au secteur privé représenté par la CGEM (2010-2015), en contrats d'applications sectoriels, thématiques et régionaux. Sur le point des contrats régionaux, (15 au total, dont seulement celui de Zenata à Casablanca a été signé), le département de Rabbah entend définir un cadre contractuel au développement des zones multi-flux à travers le pays. Il en ressort un premier enjeu, crucial, lié aux besoins en foncier. À ce titre, l'Etat devra mobiliser l'assiette foncière nécessaire d'ici à 2030, « à des coûts raisonnables », soit un total de 2.320 ha). Aujourd'hui, étant donné la difficulté de repérer justement cette assise foncière, l'Etat souhaite se faire assister dans l'identification du foncier au niveau des 14 régions concernées. Devra s'en suivre, une analyse de l'adéquation des aones identifiées, « plus précisément en ce qui concerne la connectivité aux réseaux de transports, la conformité aux documents d'urbanisme... ». Tout cela, devra in fine tisser la toile de déploiement du secteur logistique sur la base de la stratégie gouvernementale, mais aussi sur la base de l'engagement conclu entre l'Etat et la CGEM pour l'amélioration des flux agricoles, énergétiques, sur la distribution interne import-export et sur les matériaux de construction. Le ministère du Transport vise par ailleurs à développer les premières zones et plateformes logistiques à l'horizon 2015 sur une superficie de 2.080 ha. Ainsi, «dans le but de réunir les conditions de réussite de ces zones et prévenir les risques qui en découlent, un travail préparatoire devra être entrepris pour leur placement auprès d'aménageurs-développeurs», souligne-t-on auprès du ministère de l'Equipement et du transport. C'est pourquoi, le ministère souhaite sous-traiter l'élaboration, entre autres, d'un cahier des charges type pour l'aménagement de chaque zone. L'élaboration d'un cahier des charges régissant les relations aménageurs-développeurs et exploitants des offres immobilières au niveau de ces zones, est également prévue. Ceci sans oublier la définition d'une charte environnement des zones logistiques. Et l'Agence dans tout cela ? Le début de la fin du suspense ? Dans la foulée des chantiers ouverts par cette réflexion du ministère, figure «la mise en place effective et le démarrage opérationnel des activités de l'agence marocaine pour le développement de la logistique (AMDL), de l'observatoire de la compétitivité de la logistique et de la société pour le développement de la zone logistique de Zenata». Voilà qui est enfin dit. Les trois jalons du secteur qui sont nécessaire au démarrage réel et effectif de la stratégie logistique sont en passe d'être activés, quelques jours après le vote par les élus du projet de loi portant création de l'agence marocaine du développement des activités logistiques. Une loi qui s'est vue trainer en raison de considération politiques, avant que l'avènement de la nouvelle Constitution n'invite au débat une autre loi sur le partage des compétences en matière de nomination des dirigeants des entreprises et établissements publics. À ce jour, pourtant, l'Agence n'a pas encore de dirigeant, même si le chantier qu'active Rabbah par l'attribution de ce marché, concerne entre autres, l'assistance technique et un accompagnement dans les chantiers d'opérationnalisation de l'AMDL. Il s'agit de faire en sorte que le ministère, via la direction de la stratégie, des programmes et de la coordination des transports, dispose d'éléments lui permettant de «dialoguer avec les partenaires institutionnels», dans le but de mettre en place l'agence et son fonctionnement sur 5 ans. Précisément, l'objectif est de définir les statuts juridiques, institutionnels et de gouvernance, ainsi que les procédures internes de l'agence, mais aussi ses besoins financiers et de ressources humaines «tout en assistant le ministère dans la constitution du premier noyau du personnel». Les autres chantiers L'observatoire marocain de la compétitivité de la logistique est aussi concerné par ce chantier en tant que maillon important dans l'activité. Cela étant, la création de cette structure qui n'a toujours pas vu le jour, avait été confiée à la CGEM, détournant –cette fois- la responsabilité du retard du camp de l' Etat. Le ministère de tutelle ne paraît tout de même pas prêt à attendre le patronat, puisqu'il planche déjà sur les grands axes , la composition des instances, la définition des moyens et de la feuille de route de l'observatoire. L'étape suivante sera par ailleurs celle de la mise au point d'un statut de création et un business plan de la société, pour le développement de la zone logistique de Zenata. Cette entité devrait en principe avoir pour mission le design technique et le phasage de réalisation de la zone (agencement de plateformes de services), le marketing institutionnel de la zone, l'exploitation des services communs... Pour rappel, cette société a été prévue dans le cadre du schéma de développement des zones logistiques du grand Casablanca. Actuellement, la zone de Zenata est la seule plateforme logistique lancée sur une superficie de 323 ha, qui ont été mobilisés par l'Agence nationale des ports (ANP), la Société nationale du tranport et de la logistique(SNTL) et l'ONCF. Cette configuration fait dire à certains opérateurs privés qu'ils ont en quelques sortes été écartés de la première et grande zone opérationnelle du royaume. Bien évidemment, l'autre grief des professionnels privés se rapporte au déséquilibre important de leurs assises financières par rapport à leurs concurrents publics. Le ministère du Transport vise par ailleurs à développer les premières zones et plateformes logistiques à l'horizon 2015 sur une superficie de 2.080 ha. Ainsi, «dans le but de réunir les conditions de réussite de ces zones et prévenir les risques qui en découlent, un travail préparatoire devra être entrepris pour leur placement auprès d'aménageurs-développeurs», souligne-t-on auprès du ministère de l'Equipement et du transport. Le travail demandé à ce niveau au soumissionnaire du marché est d'élaborer entre autres un cahier des charges type pour l'aménagement de chaque zone. L'élaboration d'un cahier des charges régissant les relations aménageurs-développeurs et exploitants des offres immobilières au niveau de ces zones, est également prévue. Ceci sans oublier la définition d'une charte environnement des zones logistiques. Pour la plateforme de Ouled Salah qui tarde également à voir le jour, l'attributaire du marché apportera son appui et son assistance technique au ministère, pour le lancement de l'appel à manifestation d'intérêt relatif au développement de cette zone dédiée principalement à l'industrie.