La détresse psychologique a eu raison du moral des marins de la Comarit, bloqués à quai dans le port espagnol d'Algésiras. Le dernier groupe de l'équipage des quatre navires amarrés et assignés à quai par l'autorité portuaire de la baie d'Algésiras, l'Apba, est rentré au Maroc après sept mois de protestations. Seulement, l'affaire est loin d'être close. Selon une source à la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), le dossier sera porté devant la justice espagnole. D'ailleurs des représentants des marins sont attendus dans la province d'Almeria où ils devront signer, chez un notaire, une procuration au profit des avocats désignés par l'ITF, lesquels devront mener une action judiciaire auprès des tribunaux espagnols, car malgré l'atermoiement de leur employeur et le non paiement de leurs salaires et droits, les marins ne se sont jamais dirigés vers les tribunaux, préférant attendre un arrangement à l'amiable avec l'armateur. Ne voyant rien venir, ils ont décidé de recourir à la justice espagnole et marocaine. En effet, deux avocats mandatés par l'ITF, et choisis par lesdits marins, ont d'ores et déjà entamé la procédure au tribunal de Tanger et suivront la même procédure sur le sol espagnol. «À travers cette démarche, nous essayons d'obtenir une reconnaissance de dette de la part de la justice espagnole, car l'armateur marocain a plusieurs créanciers et si la justice décide de vendre aux enchères les bateaux assignés à quai, nous espérons avoir la priorité», nous explique cette source au sein de l'ITF. De l'autre côté du détroit, c'est le silence radio, malgré les différents appels de détresse lancés par les marins.