Les 120 membres d'équipage des navires bloqués à quai dans le port d'Algésiras appartenant à l'armateur marocain Comarit-Comanav sont à bout de forces. Les marins des quatre navires qui attendent le paiement des arrières de salaires s'apprêtent à organiser un sit-in aujourd'hui devant les locaux du consulat du Maroc à Algésiras, une énième tentative pour dénoncer la «situation d'abandon» qu'ils subissent depuis plusieurs mois. Selon une source à la Fédération internationale des ouvriers du Transport, organisme qui défend la cause des marins marocains, la situation à bord des transbordeurs vire à la «catastrophe humanitaire». L'ITF a dû solliciter l'aide humanitaire de la Croix Rouge pour acheminer des vivres et de l'eau potable aux marins. D'autre part, l'on se dirige vers le dénouement de l'affaire des 192 membres d'équipage immobilisés à Sète. Les marins devront rentrer chez eux au Maroc, ce vendredi, à bord d'un vol en provenance de Montpellier. Rappelons que le Conseil d'administration du port français avait récemment renoncé au caractère privilégié de la créance au profit de la créance salariale. Cela permet à l'équipage de récupérer les salaires sur le produit de la vente des navires. Cette nouvelle a fait naître une lueur d'espoir chez l'équipage retenu dans le port espagnol, lequel espère que l'autorité portuaire de la Bahia d'Algésiras (APBA) adopte une décision similaire à celle prise par son homologue français. Chose qui se fait toujours attendre. Toutefois, l'APBA a fait déjà un geste en faveur de l'armateur marocain, en autorisant, en avril dernier, le ferry Boughaz Express à reprendre du service après une suspension d'un mois de ses services, et ce, suite à une intervention du gouvernement marocain.