La subvention de l'Etat au secteur du théâtre demeure parmi les sujets qui ont fait couler beaucoup d'encre déjà à l'époque où Touria Jabrane était ministre de la Culture. Avec l'arrivée de Bensalem Himmich à la tête de ce département, on pensait que l'affaire allait être réglée, mais en vain ! Un bras de fer s'est créé entre le ministère et les professionnels qui critiquaient le système des subventions. Nouvelle ère, nouvelle méthode ! Le ministre actuel de la Culture, en l'occurrence Mohamed Amine Sbihi, semble adopter une nouvelle méthode pour redorer le blason de ce secteur. Sbihi vient de présenter devant les différentes instances et syndicats représentant les professionnels du théâtre, la dernière version du projet de subvention et de soutien à la production et à la diffusion des œuvres théâtrales. Lors de cette rencontre, le ministre a présenté les principales modifications apportées à l'arrêté conjoint relatif au soutien de l'Etat à la production et à la diffusion théâtrale, qui porte sur l'observation directe des œuvres, au lieu du jugement basé sur les dossiers. Les subventions de la discorde Rappelez-vous: en mai 2011, le syndicat des professionnels du théâtre prévoyait une rencontre avec le premier ministre de l'époque, Abbas El Fassi, afin de dénoncer le nouveau projet de loi de subvention du théâtre, proposé par Bensalem Himmich. À l'origine du conflit, une convocation des deux syndicats du théâtre existants, ainsi que de quelques figures du théâtre, par le ministre de l'époque. L'idée était de présenter la nouvelle loi et de recevoir différentes remarques à ce propos. «Nous avons été appelés à participer à cette réunion», avait déclaré Hassan Naffali, secrétaire général du Syndicat national des professionnels du théâtre. Néanmoins, au-delà de cela, les professionnels critiquaient même le projet de subvention théâtrale. En effet, le département de la Culture avait proposé une nouvelle composition de la commission du fonds d'aide, d'annuler les tournées des troupes théâtrales et de les remplacer par un enregistrement DVD des troupes. «Nous ne sommes pas contre les nouvelles technologies, mais à condition de faciliter la diffusion de ces DVD et leur accessibilité auprès des populations enclavées, chose qui est loin d'être garantie», avait précisé Latefa Ahrare, présidente de l'association des lauréats de l'Institut supérieur des arts dramatiques et de l'animation culturelle (ALISADAC). Aujourd'hui, la situation semble assainie. Depuis son arrivée à la tête du ministère de la Culture, Mohamed Amine Sbihi a pris attache avec les professionnels, afin de définir une feuille de route au secteur. C'est ainsi que les différentes associations qui boycottaient le Salon de l'édition et du livre de Casablanca, étaient parmi les premières instances ayant pris part à la dernière édition qui a eu lieu en février dernier. Par ailleurs, et avant d'adopter la loi relative à la subvention théâtrale, le ministère a partagé les nouveautés de cette loi avec les professionnels. Lors de cette réunion, la 14e édition du Festival national du théâtre a aussu été évaluée. Ainsi, les différents intervenants ont insisté sur l'importance de mettre en place une administration permanente pour ce festival. Ils ont également souligné la nécessité de réviser le partenariat liant le ministère avec la commune urbaine de Meknès et d'impliquer d'autres acteurs, afin d'améliorer les services logistiques consacrés à cette manifestation, la seule au Maroc dédiée au théâtre. Ils ont en outre salué la coopération avec l'instance arabe du théâtre, appelant le ministre à développer ces relations de coopération. fatima-zahra saâdane