L'Organisation internationale du travail (OIT) a émis une série de recommandations avant tout déconfinement, mettant en garde contre une nouvelle vague de contaminations au Covid-19, notamment en Asie et en Europe. Des informations font état d'une remontée du nombre d'infections en Chine, à Singapour ou au Japon ou ailleurs en Europe, en Allemagne précisément, à tel point que ces pays, présentés comme « modèles dans la gestion de la crise », et qui avaient commencé à déconfiner, se remettent à fermer les écoles ou certains lieux publics pour éviter une « seconde vague ». Alors que des voix anti-confinement s'élèvent aux Etats-Unis, au Brésil et en Russie, l'OIT appelle les gouvernements à intervenir afin de prévenir le coronavirus dans les milieux du travail. « L'application de mesures de sécurité et de santé au travail est indispensable pour à la fois protéger la vie des travailleurs, leurs familles et des populations qui les entourent, assurer la continuité du travail et la survie économique », a déclaré Guy Ryder, directeur général de l'OIT. Dans ce processus du déconfinement et pour un retour au travail, l'OIT indique que tous les employeurs doivent procéder à une évaluation des risques. Il s'agit de s'assurer que les locaux respectent, dès le départ, des critères très stricts en matière de sécurité et de santé afin de minimiser le danger pour les travailleurs d'être exposés au Covid-19. Identifier les risques de contagion liés au travail L'OIT souligne également les besoins des travailleurs et des commerces les plus vulnérables, notamment ceux de l'économie informelle, les travailleurs migrants et les travailleurs domestiques. Outre la formation sur les mesures de sécurité et de santé au travail, les autres mesures spécifiques pour ces personnes comprennent la mise à disposition gratuite d'équipements de protection individuelle quand cela est nécessaire. Afin d'assurer un retour au travail dans de bonnes conditions de sécurité et d'éviter de nouvelles interruptions de travail, l'OIT recommande d'identifier les dangers, évaluer tous les risques de contagion liés au travail et poursuivre cette évaluation après la reprise du travail. Il s'agit aussi d'adopter des mesures de contrôle des risques adaptées à chaque secteur et aux spécificités de chaque lieu de travail. Il peut s'agir notamment de la réduction de l'interaction physique entre les travailleurs, les fournisseurs, les clients et les visiteurs, mais aussi le respect des mesures de distance sociale en cas de nécessité d'interaction. En particulier, les mesures de contrôle des risques doivent être adaptées de manière spécifique aux besoins des travailleurs qui se trouvent en première ligne de la pandémie. Cela concerne notamment le personnel de la santé, les infirmières, les médecins, les employés des services d'urgence ainsi que ceux des commerces alimentaires et des services de nettoyage, préconise Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général l'Organisation mondiale de la santé (OMS). À l'occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, célébrée le 28 avril de chaque année, le premier responsable de l'OMS appelle l'ensemble des pays à assurer aux personnels de santé « des conditions de travail bien définies, décentes et sûres ».