2019 a été l'année de tous les records pour le secteur ferroviaire au Maroc. Les résultats de ce secteur vital sont très encourageants et incitent à accélérer la mise en œuvre d'un modèle économique innovant pour assurer une meilleure pérennité et soutenabilité, comme tracé au niveau du protocole d'accord régissant les relations Etat-ONCF pour la période 2019-2025, s'est félicité en fin de semaine dernière le ministre de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau, Abdelkader Amara, lors du Conseil d'administration de l'Office national des chemins de fer. Tenu par visioconférence, le Conseil était consacré à l'examen de l'arrêté des comptes de l'exercice 2019 de l'office ainsi qu'à l'approbation des budgets 2020. Ce sont 38,2 millions de voyageurs qui ont été transportés en 2019, soit une hausse de 8% par rapport à l'année précédente, avec un confort rehaussé des places assises garanties, des services en gare et à bord à forte valeur ajoutée. À cela, s'ajoutent une régularité globale avoisinant 92,55%, en amélioration de 21,5 points, une tarification modulable et accessible à tous ainsi qu'un niveau de satisfaction globale «inédit» de 87%, soit un mieux de 17 points par rapport à l'année antérieure, a pour sa part souligné le directeur général de l'ONCF, Mohamed Rabie Khlie. 25 millions de tonnes de marchandises en 2019 En ce qui concerne l'activité fret et logistique, le train a pu acheminer 25 millions de tonnes de marchandises en 2019, bénéficiant des nouvelles capacités libérées et des partenariats établis avec de multiples opérateurs de la place (OCP, CMA CGM, TMSA), a-t-il poursuivi, précisant que cette activité a constitué un maillon indispensable dans l'efficacité et le succès de multiples projets structurants ayant marqué le tissu économique et industriel national. «C'est le cas du transport des voitures de l'usine Renault de Melloussa qui a atteint sur l'année 350.000 véhicules (1.500 véhicules par jour). Il en va de même pour le transport, démarré récemment, des véhicules produits à l'usine PSA de Kénitra et exportés via le port de Tanger Med, ainsi que pour l'alimentation de la Centrale électrique de Jerada à raison de 3.000 tonnes par jour de charbon à partir de Nador, ou encore de l'approvisionnement de l'usine LafargeHolcim de Settat en calcaire à la cadence de 7.000 tonnes par jour», a-t-il précisé, y voyant «autant d'expériences réussies» qui ont nettement contribué à réduire la pression sur les routes et à rendre la chaîne logistique globale plus sûre, plus rentable et moins polluante. Les indicateurs financiers et de gestion globalement au vert Par ailleurs, les indicateurs financiers et de gestion sont globalement au vert pour l'année 2019, comme en témoigne leur évolution positive par rapport à 2018: un chiffre d'affaires de 3,76 MMDH (+9,3%), une valeur ajoutée de plus de 2 MMDH (+5%) et un excédent brut d'exploitation de 929 MDH (+10,5%), indique un communiqué de l'ONCF, rappelant la composante investissements qui a atteint près de 2,2 MMDH, axée principalement sur l'acquisition de nouvelles locomotives de dernière génération et l'engagement des travaux de construction de nouveaux ateliers de maintenance dans le cadre d'un schéma directeur approprié pour s'adapter au mieux aux exigences évolutives de l'exploitation. Présentant les budgets 2020, Khlie a affirmé que ceux-ci ont été initialement conçus sur les hypothèses de la poursuite de développement et de déploiement de la réforme du secteur, avec une tendance haussière largement encourageante enregistrée sur les différents registres au cours du premier trimestre de cette année. Impacté par la crise sanitaire «Néanmoins, la malvenue de la crise sanitaire a freiné cet élan», a-t-il constaté, précisant que la crise a notablement impacté l'activité en imposant l'adoption d'un plan d'action urgent et prioritaire visant une meilleure gestion de cette crise, mais aussi la revue des budgets afin de tenir compte de ses répercussions aiguës sur le secteur. Ainsi, les budgets d'exploitation et d'investissements reconsidérés ont été bâtis sur la base d'une reprise progressive du trafic après le déconfinement, en adéquation avec le rythme de l'activité socio-économique, l'optimisation des charges, l'adaptation des investissements et la réalisation d'un chiffre d'affaires prévisible de près de 3 MMDH, a relevé le responsable. Revenant sur le plan d'urgence spécifique déployé par l'ONCF suite à la crise sanitaire, Khlie a mis en exergue les mesures structurées en six leviers, à savoir le pilotage, la gestion des RH, le plan de continuité de l'activité, la communication avec les parties prenantes, les initiatives de solidarité ainsi que les dispositions financières. Cette batterie de mesures préventives et proactives dénote, selon l'ONCF, de son engagement à «s'inscrire dans l'élan national de solidarité initié par le roi Mohammed VI, en contribuant volontairement, à tous les niveaux, au Fonds spécial pour la gestion de la pandémie Covid-19», à «préserver la sécurité sanitaire des collaborateurs, des clients et des partenaires» et à «adapter le mode de travail à ce contexte spécifique».