Le secteur de l'événementiel est comateux. Déjà malmené depuis l'avènement de la crise sanitaire actuelle, cette activité est aujourd'hui au fond du précipice. Les opérateurs, souffrant déjà de difficultés de trésorerie, anticipent aujourd'hui une baisse conséquente de leur chiffre d'affaires face aux annulations en cascade des événements et manifestations majeurs, en application des mesures de confinement sanitaire. « Le secteur est à l'arrêt quasi-total. A part quelques opérateurs qui ont été sollicités durant cette crise pour participer à la mise en place de divers aménagements parfois gracieusement, la grande majorité des professionnels de l'événementiel est au chômage », déplore, le président du Groupement professionnel des prestataires de l'événementiel du Maroc GPPEM, Aziz Bouslamti. La pandémie actuelle, est encore plus sévère, car elle surgit en pleine haute saison pour les professionnels, qui atteignent leur pic d'activité avant le début du mois du jeûne. « Le gros de l'événementiel institutionnel, qui représente la grande partie des manifestations, se déroule avant le mois du ramadan, après le ramadan et avant le 15 juillet et entre mi-septembre et mi-décembre. Si les prévisions faites au niveau mondial au sujet du Covid-19 s'avèrent justes, l'année sera quasi chômée pour notre secteur », alerte Bouslamti. « Nous avons communiqué à la Fédération du commerce et des services les doléances des membres du GPPEM, qui ont été prises en considération par le comité mis en place par la CGEM. Nous informons aussi nos adhérents de toutes les mesures proposées par le Comité de veille économique (CVE) pour soutenir l'entreprise marocaine ». La sauvegarde de l'emploi figure parmi les priorités du groupement qui a appelé ses membres les mieux dotés à être solidaires envers leurs employés, en continuant de verser leurs salaires le plus longtemps possible, et à soutenir leurs petits fournisseurs, en réglant les factures échues à ce jour. Afin de préparer le secteur à l'après Covid-19, le groupement mène actuellement des réflexions sur les moyens à même d'atténuer les effets de la crise sur le secteur dit « non-prioritaire ». Une refonte de l'approche commerciale et des modes opératoires des professionnels s'avère primordiale pour préserver la compétitivité du secteur dans une conjoncture économique où les mesures d'austérité regagnent les politiques budgétaires. « Il faut penser à revoir les structures, les investissements et les priorités en termes de management », insiste le président du GPPEM.