À l'approche de chaque fin de semestre, les opérations d'aller-retour sur le marché boursier se multiplient. Ainsi, les investisseurs, toutes catégories confondues, interviennent sur le marché de manière conséquente en fonction des actions qu'ils détiennent dans leur portefeuille. Théoriquement, une transaction d'aller-retour consiste en une opération d'achat et de vente, ou inversement, d'un titre dans un délai très bref. Ce type d'opération peut être assimilé dans certains cas à une opération de day-trading qui consiste pour sa part à spéculer sur les variations des cours des actions dans la même journée et disposer de gains rapides. En effet, ces deux dernières semaines du 1er semestre 2012 ont été très animées sur la Bourse de Casablanca en termes de volumes de transactions qui ont atteint des niveaux rarement observés depuis le début d'année. Les investisseurs qui opèrent ce type d'opérations ne recherchent pas de rentabilité, le but étant de marquer leur position afin de comptabiliser les plus-values dans leurs comptes semestriels ou annuels et de compenser la Taxe sur les produits de cession des valeurs mobilières (TPCVM). Généralement, ces opérations, même si elles peuvent être effectuées par tous les investisseurs, les institutionnels sont les plus dynamiques sur ce marché du fait qu'elles portent sur une grande quantité de titres. De fait, le petit épargnant éprouvera énormément de difficultés pour opérer ces transactions puisqu'il n'acceptera pas de vendre à perte. Plus-values ? Dans la pratique, l'investisseur institutionnel disposant d'une quantité d'actions anciennes comptabilisées à un cours bas comparativement à celui constaté sur le marché, préfère céder ses titres ou une partie pour dégager une plus-value en rachetant la même quantité vendue et ainsi calculer un nouveau prix de détention. La plus-value ainsi dégagée sera comptabilisée sur les comptes de l'investisseur et augmentera son profit alors que le nouveau cours de détention changera automatiquement et restera certainement inférieur au cours du marché. Par ailleurs, une autre logique explicative de ce type d'opérations est celle du marquage des cours. En clair, un investisseur qui garde des actions à la fin d'un semestre peut se retrouver généralement au second avec des moins-values latentes énormes dans le cas où le cours de détention desdits titres est inférieur à celui du marché. Dans ce cas, il sera obligé de constituer des provisions qui réduiront son résultat et sa rentabilité. Pour ce faire, il opère des opérations d'aller-retour pour rééquilibrer son cours moyen pondéré (CMP). Sur le marché, l'impact est clair : le volume augmente et concerne généralement les valeurs phares de la cote. Ainsi, le flux transigé durant le mois de juin atteste cette tendance. Il ressort nettement supérieur à celui des 5 premiers mois de l'année, soit 5,3 MMDH contre une moyenne mensuelle pour les cinq premiers mois de 2 MMDH. Les valeurs qui ont été les plus animées par cette pratique des investisseurs sont en majorité les titres bancaires, notamment Attijariwafa bank, BCP, BMCE et BMCI. Tout semble parfait, les investisseurs, le marché et les intermédiaires boursiers sont gagnants sur l'augmentation des flux échangés. Néanmoins, ces opérations ne sont régies par aucune réglementation adaptée et sont considérées comme des transactions boursières normales. En outre, dans la réalité ces transactions font partie des opérations qui visent à présenter des comptes sains et n'obéissent pas totalement à la loi de l'offre et de la demande qui réglemente le marché.