La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait part de ses excuses à l'Italie pour le retard de la réaction de l'Union européenne (UE) face à la pandémie du coronavirus. « Je vous présente mes excuses, nous sommes avec vous », écrit la responsable européenne dans une tribune parue jeudi dans la presse italienne. « Aujourd'hui, l'Europe se mobilise aux côtés de l'Italie. Mais cela n'a pas toujours été le cas », reconnaît la responsable dans les colonnes du quotidien La Repubblica. L'Italie est le pays du monde le plus endeuillé par la pandémie, avec plus de 13.000 morts, selon les chiffres officiels. Les 27 ont échoué la semaine passée à trouver un accord pour apporter une réponse forte aux conséquences économiques de la pandémie, sur fond de divergences entre pays du Sud, comme l'Italie et l'Espagne soutenues par la France, qui réclamaient une mutualisation de la dette via des « coronabonds », et ceux du Nord qui, derrière l'Allemagne et les Pays-Bas, s'y opposent. Tenue par visioconférence, la réunion s'était terminée par une déclaration a minima prévoyant de se retrouver dans les deux semaines pour trouver un accord. En Italie, pays fondateur et pilier de l'Union, cet échec avait été accueilli par un vif dépit et une colère ouverte contre une Europe « laide », voire « morte ». « Il faut reconnaître qu'au début de la crise, face au besoin d'une réponse européenne commune, beaucoup trop n'ont pensé qu'à leurs problèmes nationaux », poursuit Ursula von der Leyen qui termine sa lettre par les initiatives prises par l'UE pour aider les pays les plus touchés, notamment l'Italie. L'Union va « allouer jusqu'à 100 milliards d'euros aux pays les plus durement touchés, à commencer par l'Italie, pour compenser la baisse des revenus de ceux dont les horaires de travail sont plus courts », a-t-elle notamment dit. Selon elle, l'Europe s'est aussi mise d'accord pour « des prêts garantis par tous les Etats membres, ce qui démontre la solidarité européenne ». « Chaque euro encore disponible dans le budget annuel de l'UE sera dépensé pour régler cette crise », assure-t-elle encore. « Si nous sommes une Union, le temps est venu de le prouver », a de son côté dit cette semaine le Premier ministre italien, Giuseppe Conte dans une interview à l'hebdomadaire allemand Die Zeit.