La déclaration de Mohamed Boussaid, ministre du Tourisme et de l'artisanat tombe à pic. Les observateurs commençaient à se poser sérieusement des questions concernant le sort de la station balnéaire «Plage Blanche» à Guelmim, dont la réalisation a été confiée à l'espagnol Fadesa, lequel a subi de plein fouet les effets de la crise économique et financière mondiale. À en croire les propos de Boussaid, le lancement des travaux de construction est prévu pour 2010. Cette annonce, faite en marge du moussem de Tan Tan n'apporte pas plus de précisions sur la date effective du démarrage des chantiers, ni sur les conditions prévues à cet effet. Mais elle complète ainsi la vision suite à l'annonce en septembre dernier de la reprise en main du projet par l'égyptien «Pickalbatros» qui s'est engagé à relancer le projet. Son ralliement à la réalisation de cette station balnéaire est le résultat d'efforts soutenus du gouvernement et des autorités de la région qui se sont soldés par la signature d'un accord avec la société égyptienne, «en vue de la création d'une structure touristique dans la station pour une enveloppe de 1,5 milliard de dirhams sur une superficie de 50 ha», est-il indiqué. C'est donc le leader de l'investissement touristique au Moyen-Orient qui a effectivement remplacé Fadesa et qui donnera le premier coup de pioche dans quelques semaines (ou quelques mois) pour sortir enfin la station balnéaire de son sable blanc. Le projet nécessitera une enveloppe de 1,2 milliard de dirhams et permettra la création de quelque 1.300 emplois. La réalisation se fera à travers deux sociétés du groupe Albatros Golf & Hôtel Studies et Egyptian Swiss co.for tourism. L'accord liant Pickalbatros au gouvernement porte sur un engagement d'investissement de 607 puis 403 millions de dirhams à l'horizon 2011. À ce titre, le groupe égyptien prévoit la construction d'un hôtel club 5 étoiles de 700 chambres, soit 1.400 lits et d'un 4 étoiles toujours en formule club de 1.000 lits. Si Boussaid et ses équipes semblent réjouis et rassurés quant au dénouement de ce dossier, c'est que Plage Blanche n'en était pas à son premier échec. Présentée au départ comme un des joyaux du plan Azur et comme celle qui présente les signes les plus évidents de succès, elle aura du mal à trouver preneur pour des raisons de cahier des charges et de conditions d'attribution du marché qui nécessitaient un effort supplémentaire de la part du promoteur qui devait assurer les infrastructures nécessaires pour désenclaver la station. Aucune version officielle n'existe, mais les professionnels affirment qu'il s'agit là de la véritable raison qui a refroidi pas mal d'investisseurs pourtant épris de l'endroit et du potentiel de la région. Lorsque l'espagnol Fadesa, après quelques concessions a accepté de prendre en main le projet, tout le monde avait applaudi et la région pouvait enfin espérer avoir sa «locomotive» économique régionale. Or, la conjoncture en a voulu autrement et Fadesa n'a pas tardé à déclarer forfait. Le suspense était de nouveau complet quant au sort de cette ultime station du plan Azur. Pickalbatros arrive donc en sauveur, mettant en avant son expertise et sa connaissance pour ce type de régions, vu ses investissements réussis au Moyen Orient et particulièrement en Egypte. Le groupe possède déjà le plus grand aquaparc de la région de la Mer rouge. Rien n'a changé ! Sur le site du ministère du Tourisme, la fiche signalétique du projet «Plage blanche» n'a pas bougé d'un iota, malgré tous les rebondissements que l'aménagement du site a connus. On peut y lire qu'au milieu des dunes sahariennes, en face des Îles Canaries, la Plage Blanche, site paradisiaque, est une véritable invitation à l'évasion. À 250 kilomètres au sud d'Agadir, à proximité de Guelmim et de son aéroport, dans un parc écologique de 250 km2 dominé par les kasbahs, 42 kilomètres de plage et de dunes de fin sable blanc s'étendent à l'infini. La station doit son nom aux aviateurs de l'Aéropostale qui survolaient ce ruban blanc.