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Conjoncture, Baraka s'explique
Publié dans Les ECO le 25 - 06 - 2012

Que cache l'offensive «médiatique» de Nizar Baraka ? Le ministre de l'Economie et des finances qui nous a habitués à travailler dans la discrétion, multiplie les sorties médiatiques pour expliquer, répondre aux questions, sensibiliser, rassurer... Entre la relance de la Bourse, les interviews pour démentir les informations sur l'emprunt à l'international, la situation des finances publiques, l'encouragement de la TPE... Baraka n'a jamais été autant visible sur la scène médiatique. Dans les coulisses des finances, on parle même d'une nouvelle stratégie visant à combler le déficit en communication que beaucoup reprochaient jusque-là à ce département.
En tout cas, lors de sa sortie dans le cadre de la rencontre organisée par nos confrères de la Vie Eco, il a apporté sa lecture de la situation de l'économie nationale tout en rassurant sur l'engagement du gouvernement à mener des actions de refonte du modèle économique marocain afin de résorber les problématiques structurelles dont souffre l'économie. D'emblée, «je peux vous assurer que l'on cantonnera le déficit public autour de 5%», insiste-t-il d'un ton ferme, dans un contexte où des doutes ont pesé sur la capacité du Maroc à assainir ses finances publiques. «On fera tout pour garder la souveraineté de notre décision économique», ajoute-t-il, allusion faite aux pressions que pourrait subir le Maroc comme cela était le cas à l'époque du plan d'ajustement structurel.
6% de déficit en 2011, c'était volontaire
Cette situation, le Maroc en est encore loin, mais le ministre tient tout de même à rassurer, avec insistance, l'opinion publique, dans un contexte où la situation des finances de l'Etat semble préoccupante. À ce titre, Nizar Baraka affirme que si le Maroc a clôturé l'année 2011 sur un déficit supérieur à 6,1%, «c'est que c'était le fruit d'une politique contra-cyclique volontaire, même recommandée par les instances internationales». En d'autres termes, il s'agissait pour l'ancien gouvernement de sacrifier la maîtrise du déficit budgétaire, en vue de lutter contre les méfaits de la crise internationale. Le soutien à la demande locale, les investissements, la compensation, la hausse des salaires sont autant de mesures qui ont été prises dans ce sens, mais qui ont fait mal aux finances publiques. Aujourd'hui, il n'y a pas de quoi s'inquiéter, si l'on en croit le ministre. Celui-ci avance que le comportement des recettes fiscales durant les premiers mois de l'année est un signe rassurant.
Rejoignant dans ce sens l'analyse faite quelques jours plus tôt par le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Baraka a noté la forte progression des recettes fiscales à fin mai, avec notamment une TVA qui bondit de 9%. «Je ne comprends d'ailleurs pas comment le HCP parle d'une baisse de la consommation interne alors que les recettes de la TVA sont en hausse», ajoute-t-il. De plus, la décision, que Baraka qualifie de «courageuse», de rehausser les prix à la pompe devrait soulager les finances publiques de plus de 5,3 MMDH, auxquels il faut ajouter la réduction du train de vie de l'administration. La mobilisation est donc à son comble chez les pouvoirs publics pour assainir les finances publiques. D'ailleurs, dans le même sens, si le gouvernement ne remet pas en cause ses engagements envers le soutien de la demande interne, du moins selon les dires des officiels, Baraka reconnaît toutefois la nécessité de revoir l'approche sur laquelle sont basées les réalisations des investissements publics. Si jusque-là l'apport sociétal des investissements était la priorité, désormais ils seront concrétisés de manière à ce que leur rentabilisation soit assurée dans des délais plus courts. «Quand on va par exemple construire une autoroute, il s'agira également de construire des zones industrielles qu'elle desservira, chose qui permettra d'assurer sa rentabilisation», schématise Baraka.
Effet d'éviction, ou pas ?
En attendant la concrétisation de cette approche, force est de constater que la rencontre à laquelle ont également participé des opérateurs économiques a été une nouvelle fois l'occasion de soulever la question de l'endettement de l'Etat. Si pour le ministre, le taux d'endettement maîtrisé à 53%, malgré la forte pression sur le budget de l'Etat, dont une faible part concerne l'international, est un gage des marges dont dispose l'Etat pour combler son déficit, les opérateurs eux ne le voient pas vraiment de cet œil. En effet, l'importance du recours du Trésor à l'emprunt sur le marché local a fait débat, surtout que ceci provoque un effet d'éviction des PME du financement.
«Il n'y a pas d'effet d'éviction en dépit du contexte de sous-liquidité du marché. Les banques continuent à financer ces entreprises». Cette position du ministre ne semble pas faire l'unanimité puisque des patrons de PME sont rapidement montés au créneau pour affirmer le contraire. Il faut dire que les chiffres donnent raison à ces derniers. Selon les données de Bank Al-Maghrib, par exemple, on note en effet une décélération du rythme de progression du crédit bancaire contre une accélération du taux d'accroissement des créances nettes sur l'administration centrale. Pour le ministre des Finances, ce sont surtout les facilités de trésorerie qui ont marqué le pas. «Je me permets de reprendre la citation du président du GPBM qui disait récemment que nous manquions de projets bancables», a indiqué Nizar Baraka. Ce dernier va-t-il se laisser faire face à cette pression des opérateurs pour remplacer l'endettement local par celui à l'international ? En tous cas, s'il ose le pas, le ministre fait savoir que l'on pourrait s'attendre aux mêmes conditions de taux que lors de la précédente sortie.
Appel au patriotisme économique
Après l'approbation récemment de 35 projets dans le cadre de la première réunion de la Commission sur les investissements, Baraka promet de repasser une couche, dès juillet. La Commission, dont il se charge de la présidence, organisera une deuxième séance le mois prochain. En parallèle, le gouvernement s'engage à assurer le suivi des projets d'investissements bloqués, souvent pour des raisons administratives.
«34 MMDH d'investissements seront débloqués. L'Etat doit faciliter l'acte d'investir et c'est ce sur quoi nous allons nous pencher», assure le ministre. Il faut dire qu'il en va directement de l'implication du secteur privé pour soutenir les efforts de l'Etat et assurer le développement de l'économie. «Les politiques ont fait leur travail. Il est temps que l'économie se mette à son tour au travail et on est là pour tendre la main», insiste Baraka avant d'ajouter qu'«il faut faire preuve de patriotisme économique pour ne pas rater les opportunités qui s'offrent à nous».


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