CDG Capital innove et conçoit un nouvel indice obligataire, dénommé MGBX ou «Moroccan Government Bond Index». Composé de cinq strates ou sous indices, cet instrument permet, d'une part, de mesurer la performance des obligations souveraines, appelées communément les bons de Trésor et, d'autre part, de proposer aux gérants de portefeuilles obligataires des solutions aux problématiques inhérentes au choix d'un benchmark approprié pour une gestion indicielle. «L'idée est d'affiner la méthode actuelle pour pouvoir valoriser les différents titres de la manière la plus précise possible et la plus représentative de la réalité», a précisé Hamid Tawfiki, administrateur directeur général de CDG Capital, vendredi dernier lors de la conférence de présentation du produit. «En d'autres termes, il s'agit d'essayer d'apporter plus de précisions dans la valorisation du portefeuille. Il ne s'agit donc pas d'avoir une méthode qui augmente la valeur d'un titre, mais de la rendre plus précise et plus proche de la réalité», explique Hamid Tawfiki. Notons que les actifs sous gestion de CDG Capital se sont montés à près de 148 MMDH à fin 2011. Il apparait ainsi que la réflexion qui a abouti à la création d'un nouvel indice a porté sur deux axes majeurs : le premier étant la réconciliation entre représentativité (du marché obligataire) et répliquabilité, le second étant l'alignement des méthodes de valorisation sur les standards internationaux. «Pour les investisseurs étrangers, le fait d'avoir un indice qui est construit selon les standards internationaux connus, contribuent à augmenter la crédibilité du marché local», a-t-il expliqué. Toutefois, il est à noter que ce nouvel indice ne marque pas une rupture avec l'existant. Les innovations introduites apportent une amélioration des pratiques actuelles. Dès aujourd'hui, la méthodologie de l'indice ainsi que la composition initiale seront communiquées de façon détaillée à tous les acteurs du marché. Hamid Tawfiki, Administrateur directeur général de CDG Capital. «Le CDVM et Bank Al-Maghrib sont en train de tester le MGBX» Les Echos quotidien : Pourquoi CDG Capital a-t-elle choisi ce timing pour le lancement de son nouvel indice obligataire ? Hamid Tawfiki : Cet indice utilise une méthode de valorisation faisant appel à une méthode de courbe des taux utilisée par d'autres banques centrales au niveau européen. L'introduction de ces taux permettra de faire avancer les méthodes de valorisation et d'avoir la courbe zéro coupon, laquelle est très importante pour le développement des marchés de capitaux. Tous les instruments que l'on souhaite mettre en place, tels le marché à terme, le marché Forward, les swaps ou autres ont absolument besoin d'une courbe de taux robuste, et donc construite sur des bases suffisamment testées, crédibles et adoptées par les standards internationaux pour pouvoir les développer. Ceci a une utilité très importante pour le devenir, le développement et la maturation du marché de capitaux. Pour dire que cette innovation s'inscrit dans le cadre du développement futur de notre marché. À quand le passage à cette nouvelle méthode ? Nous avons beaucoup réfléchi à la nature des instruments à mettre au point, on a eu des discussions avec les différentes autorités, du moment que ce nouvel outil doit absolument être accepté et adopté par l'ensemble des intervenants et des acteurs du marché. Tout ce processus, nous l'avons entamé l'année dernière. Le CDVM et Bank Al-Maghrib sont en train de tester cet instrument et je pense que nous passerons assez vite à cette nouvelle méthode. Peut-on dire que le marché obligataire est mature ? On peut dire qu'il suit la trajectoire d'un marché émergent. Je pense que ce que nous avons proposé constitue une nouvelle étape qui permet à la fois, à tout investisseur d'avoir une référence du marché pour pouvoir se positionner et construire son portefeuille et au Trésor de pouvoir apprécier le positionnement des investisseurs sur les différentes strates, sur les différentes maturités qui correspondent à leurs besoins et donc de passer d'une gestion de trésorerie à une gestion de la dette. C'est à ce moment que l'on rentre dans une phase de maturation de marché et que l'on passe à une méthode assez rigoureuse de gestion.