Les professionnels des agrumes tirent la sonnette d'alarme et appellent l'Etat à l'aide. Les pertes moyennes pour la prochaine campagne sont estimées entre 60 et 70%, toutes variétés confondues. C'est la zone de production des agrumes située dans le Souss qui a été la plus touchée. Plus de 90% de la récolte (notamment la clémentine) a été perdue selon la Chambre régionale d'agriculture Souss-Massa-Drâa, à cause de la chaleur survenue au mois de mai dernier. C'est du moins le principal constat qui ressort d'une réunion tenue en début de cette semaine à la coopérative agricole Houara, pour débattre de la situation actuelle des agrumes et de la production prévue au titre de la campagne 2012-2013. Rééchelonner les dettes «La vague de gel et de chaleur a durement malmené nos récoltes. Cette situation est due principalement au retard accusé par la floraison des arbres, estimée entre 10 à 15 jours sachant bien que la cueillette des fruits n'est pas encore achevée», indique Mohamed Boudlal, président de l'Association marocaine des exportateurs d'agrumes, section Souss. Toutefois, et au regard de la conjoncture actuelle, les agriculteurs ont dressé des mesures d'urgence pour alléger l'impact sur leur secteur. Il s'agit de trouver des facilités à travers l'étalement des paiements des factures de l'eau des barrages. La même recommandation est faite pour l'électricité. Parmi les 608 transformateurs électriques installés à Oulad Teima, dont 550 au tarif vert, près de 120 agriculteurs sont appelés à payer leurs factures à l'Office national de l'électricité (ONE) avant le 29 juin. C'est pourquoi les professionnels ont appelé à retarder ce délai pour honorer leurs engagements vis-à-vis des fournisseurs précités. Les agriculteurs ont insisté également sur le rééchelonnement de leurs crédits avec un taux d'intérêts réaliste égal à 3% et à la structuration de leur endettement en plus de l'allègement de leurs créances et au réaménagement de leurs crédits, avec un différé de trois ans pour les producteurs et les stations de conditionnement pour faire face à cette campagne doublement difficile. Sur le plan social, les professionnels ont appelé à trouver une solution au problème des pénalités de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dû aux révisions allant de 1982 à 2012. Il a été noté ainsi des cas de blocages de comptes bancaires. Par la même occasion, les professionnels ont contesté l'imposition de l'acte de notariat par certains établissements bancaires. Par ailleurs, ils ont insisté sur l'examen du dossier des assurances. Ces derniers doivent couvrir selon les agriculteurs d'autres risques, au lieu uniquement du gel. Assurance À l'heure actuelle, 69 communes ont été déclarées sinistrées au niveau de la région du Souss-Massa-Drâa et ont été inscrites par conséquent dans le programme de l'assurance multirisque. L'objectif visé au niveau de la région était d'atteindre une moyenne de 180.000 ha assurés, l'opération a permis, à la suite de son opérationnalisation, la couverture de 503 agriculteurs. Ces derniers appartiennent en majorité au premier palier de la multirisque climatique, qui propose une garantie de 1.450 DH/ha en contrepartie d'une cotisation de 26 DH/ha. Quant à l'impôt sur le secteur agricole prévu d'ici 2013, les agriculteurs optent sur ce plan pour un report jusqu'en 2020. Il faut noter par ailleurs que même si les agriculteurs sont exonérés de l'impôt, ils se plaignent des lourdes charges fiscales qu'ils paient indirectement sur leur activité et leurs produits. Pour suivre et finaliser ces différents dossiers trois commissions ont été créées. Il s'agit de la commission technique, celle de suivi du dossier de la CNSS et une autre des assurances et des banques.