5.240 ha. C'est la superficie des cultures céréalières couvertes par l'assurance «multirisque climatique» de la Mutuelle agricole marocaine d'assurances (Mamda), à l'échelle de la région du Souss-Massa-Drâa. L'annonce a été faite, au cours de la dernière étape de la tournée régionale initiée par le Crédit agricole du Maroc (CAM), afin d'exposer aux agriculteurs les mesures et les dispositifs d'accompagnement mis en place, pour atténuer les effets du gel et de la sécheresse. Bien que l'objectif visé au niveau de la région était d'atteindre une moyenne de 180.000 ha, l'opération a permis, à la suite de son opérationnalisation, la couverture de 503 petits agriculteurs. Ces derniers appartiennent en majorité au premier palier de la multirisque climatique, qui propose une garantie de 1.450 DH/ha en contrepartie d'une cotisation de 26 DH/ha. Ce niveau s'adresse essentiellement aux superficies inférieures ou égales à trois hectares. «Face aux aléas climatiques, l'assurance multirisque s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle approche visant à garantir la stabilité et la rentabilité des superficies cultivées», explique Hicham Belmrah, président du directoire de la Mamda-MCMA. La mutuelle compte d'ailleurs accélérer la cadence des cultures couvertes en atteignant, d'ici à 2013, une superficie 500.000 ha au niveau national et un million d'hectares ciblés à l'horizon 2015. À l'heure actuelle, 69 communes ont été déclarées sinistrées au niveau de la région du Souss-Massa-Drâa et ont été inscrites par conséquent dans le programme. Du côté du CAM, la banque a mis à disposition des agriculteurs une enveloppe d'1 MMDH pour les accompagner dans la sauvegarde de leur activité et notamment, en matière de cultures printanières, de sauvegarde du cheptel et d'entretien des plantations. «Le crédit s'est engagé aussi dans le cadre du plan Maroc vert à mobiliser une enveloppe de trois MMDH au titre de l'année 2012», souligne Tarik Sijilmassi, président du directoire du Crédit agricole du Maroc. Toutefois, et au regard de la conjoncture actuelle de la campagne en cours, le CAM, a entrepris des mesures d'urgence, adaptées à l'actuelle campagne, caractérisée par le manque de précipitations et la baisse des températures. Ainsi, le CA a procédé à la structuration de l'endettement des petits agriculteurs, à l'allègement de leurs créances et au réaménagement de leurs crédits sur un an, pour faire face à cette campagne qualifiée de difficile. Par ailleurs, la problématique des terres collectives pose toujours problème dans cette région. La majorité des petits agriculteurs qui exploitent ces terres n'ont pas de titre foncier constituant une garantie pour leurs crédits bancaires. D'où la nécessité de pallier cette problématique, en révisant les conditions d'acquisition des crédits pour ce segment. «Le CAM est en train d'étudier cette question. L'hypothèque sera remplacée incessamment par l'assurance, la licence d'exploitation et la superficie des sols cultivés», explique Sijilmassi. Les dégâts en chiffres Dans le cadre de la détermination des dégâts, la vague de gel qui a touché la région a entraîné selon la Chambre d'agriculture de la région Souss-Massa-Drâa, l'endommagement d'environ 4.000 ha, dont 63% sont des primeurs en dehors des sous-serres et 37% des arbres fruitiers. Au niveau des parcelles, de 20 à 60% de la production a été touchée. Dans certaines parcelles de primeurs, les dégâts ont atteint 100%. S'agissant des effets de la sécheresse, les superficies plantées en céréales durant l'automne ont régressé à hauteur de 44% pour se situer à 104.000 ha, contre 185.000 ha l'année écoulée.