Les agriculteurs du Souss sentent le danger rôder dans les parages. Les préoccupations gagnent en particulier les agrumiculteurs dont les récoltes sont sérieusement affectées et les revenus sensiblement amenuisés. Les fleurs et les fruits, dans les quatre régions du pays, s'estompent à des cadences inquiétantes. Plus de 80% des productions connaissent des dégradations considérables, selon des sources émanant des professionnels de la filière endommagée. D'autres plus atténuants estiment que les pertes ne sont pas aussi alarmantes que cela. En tout cas, l'ASPAM qui tire la sonnette d'alarme, lors d'une récente rencontre et s'attelle à entreprendre des mesures palliatives. Le Souss qui assure, à lui seul, des réalisations notoires à l'échelon national est, évidemment, le plus touché par ces chutes criardes. Alors que les détériorations des autres régions, notamment le Tadla-Azilal, le Haouz-Tansift et le Gharb varient entre 30 et 50%. En fait, la gravité des dégâts enregistrés est tributaire des modes d'irrigation au système localisé ou gravitaire, outre les influences des tombées de pluies et des vagues de chaleur. Selon les opérateurs de la région Souss Massa Drâa, en mauvaise posture, considèrent que la situation s'aggraverait, sans doute, en cette estivale, à l'approche des mois de juillet et d'aout. Des démarches seront amorcées très prochainement, poursuivent-ils, auprès des organismes bancaires afin de procéder à des rééchelonnements des crédits, ainsi qu'aux instances d'assurances, d'office d'électricité, d'office de mise en valeur agricole pour s'octroyer des facilités pouvant alléger leurs charges onéreuses. En dépit de tous efforts de réhabilitation et de redressement, certains acteurs du domaine de l'agrumiculture redoutent le ralentissement de la dynamique des investissements à cause de ces désagréments aléatoires qui risquent d'occasionner un malaise dans le secteur. L'extension et le renouvellement des plantations sont donc soumis à des entraves sérieuses, causant un réel préjudice à une agriculture considérée comme florissante de la région. Lors de ladite réunion, tenue à Agrumar Souss, lundi dernier, les intervenants étaient unanimes quant à la chute des agrumes, toutes variétés confondues, de 60 à 70%, consécutive aux grandes chaleurs qui ont sévi, durant les premières semaines du mois de mai, dans la région du Souss. Ces supplices auront naturellement des incidences négatives sur les cultures et sur les zones de production et de conditionnement du secteur. Pour atténuer ce lourd impact, les professionnels recourent aux différents partenaires, notamment les banques pour revoir les crédits et les dettes, sans intérêts avec un différé de trois ans pour les producteurs et les stations de conditionnement, les assurances qui devraient supporter d'autres risques au lieu du gel xclusivement, et accélérer les dossiers de subventions pour les vergers.