Plus de 800 participants prendront part au congrès international de l'agrimuculture qui se déroule à Agadir du 15 au 20 février. Pour les professionnels marocains, c'est l'occasion de réfléchir sur de nouvelles stratégies à l'export. Le dixième congrès international de l'agrimiculture qui se tient à Agadir du 15 au 20 février réunit plus de 800 participants venus du monde entier. Cette manifestation se déroule à l'heure où le verger agrumicole marocain est en pleine restructuration. Frappé de plein fouet par le vieillissement des plantations et un déficit pluviométrique accru ces dernières années, le secteur a vu sa productivité chuter. L'absence de précipitations dans le Souss s'est répercutée directement sur les coûts. D'où l'appel du ministre de l'Agriculture, Mhand Laenser, favorable à un partenariat renforcé entre opérateurs et Etat. Mais, comme l'ont précisé les professionnels eux mêmes, c'est sur le marché extérieur que l'agrumiculture marocaine doit remporter des batailles. Sur le plan intérieur, la principale entrave demeure l'infrastructure, insuffisante et désorganisée. Pour faire face à cette situation, un plan de développement axé sur le renouvellement des vergers a été mis en place dès 1999. Le bilan à mi-parcours est plutôt satisfaisant: près de 7 000 hectares ont été plantés à une cadence de 1 700 hectares par an. Parallèlement, plus de 20 000 hectares ont été équipés en système d'économie d'eau. Désormais, c'est une nouvelle politique qui est à l'étude, avec une approche plus commerciale. La survie du secteur passe en effet par la quête de nouvelles parts de marché et une meilleure compétitivité à l'export. Pour le moment, malgré une situation pluviométrique nettement meilleure que l'année dernière, les exportations ne s'envolent pas. Dans leurs prévisions, les opérateurs, l'Association des Producteurs d'Agrumes du Maroc (ASPAM) en tête, s'attendent à une baisse de 2,4%. Sur la présente campagne 2003-2004, le Maroc n'exportera que 471 000 tonnes, contre 483 000 en 2002-2003. Outre les problèmes structurels, liés à l'absence de diversification au niveau de l'export, il y a aussi le repli de la production avec des superficies utilisées en baisse de 11%. La région de Souss, à elle seule 55% des exportations marocaines, paye aussi le coût des conditions climatiques dramatiques sur la période juillet-août 2003. Mais tous les produits ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, la clémentine est sur une tendance haussière à l'exportation avec des prévisions de 143 000 tonnes contre 130 000 tonnes sur la précédente campagne. Eternel débat, la nécessité de la diversification sera à l'ordre du jour tout au long de ce Congrès d'Agadir. Les professionnels sont toujours intéressés par l'Europe de l'Est, la Russie en particulier. Reste à savoir quand commenceront les campagnes en faveur des agrumes et tomates du Maroc annoncées puis reportées sur le marché russe et ceux du Moyen Orient et des Etats-Unis. La décision principale cette année, concerne le maintien de l'aide de l'Etat aux exportateurs d'agrumes hors UE, ainsi que la poursuite de l'octroi de la prime à l'investissement et des subventions au profit du secteur arboricole (agrumes et olivier) et aux unités de valorisation (stations de conditionnement, de trituration, et les entrepôts frigorifiques). Ces efforts seront complétés par ceux du Crédit Agricole dont l'intervention se fait dans le cadre d'une approche intégrée par filière, visant à consolider et à capitaliser davantage les synergies existantes entre les segments agricoles, industriel et commercial des filières agroalimentaires.