Dans une période où l'efficacité du rôle joué par les sociétés de Bourse est à la source de nombreuses critiques, CFG aura eu le mérite de briser ce silence pour partager sa vision du marché et, surtout, du comportement que doivent adopter les investisseurs dans le contexte actuel du marché. «Dans le contexte boursier actuel, caractérisé par la baisse du marché et par une poursuite probable de cette dépréciation des cours à court terme, nous recommandons de ne pas céder à la panique et de ne pas se positionner dans un comportement vendeur sur le marché», recommandent ainsi les analystes. En effet, ils considèrent que les baisses périodiques sont partie intégrantes du cycle naturel d'une Bourse des valeurs, d'autant plus que la baisse actuelle du marché s'inscrit clairement dans le cycle baissier entamé par le marché marocain depuis mi-2008 et qui est proche d'atteindre son niveau le plus bas. C'est du moins l'avis exprimé par les analystes de CFG. Et pour cause, le niveau de valorisation affiché actuellement par la place est proche du niveau moyen de rebond historique. L'indice CFG constitue le parfait exemple de ce constat. Celui-ci s'établissait au 18 mai 2012 à 20.030 points, ce qui équivaut à un PER 2012 (hors PER non significatifs) de près de 13,7x. Le niveau moyen historique de rebond durable de la Bourse de Casablanca se situe lui entre 12 et 13 fois les bénéfices. De plus, les analystes considèrent que le cycle baissier dans lequel s'est inscrit le marché ne doit pas faire oublier sa rentabilité sur le moyen et le long terme. Ceci serait principalement induit par les cycles haussiers, qui font plus que compenser les pertes enregistrées lors des phases baissières. Si l'on considère l'évolution du marché sur les 10 dernières années, celui-ci affiche une performance annuelle moyenne de 13,5%. En d'autres termes, un investissement effectué il y a 10 ans aurait rapporté 3,5 fois le montant investi. Patience... «Cette performance historique fait du marché boursier marocain une des classes d'actifs les plus rentables parmi l'ensemble des alternatives d'investissement qui s'offrent aux investisseurs», souligne-t-on à CFG. Ce niveau de rentabilité est d'autant plus remarquable que le marché présente par nature le profil de risque le plus diversifié et le plus liquide, parmi toutes les classes d'actifs existantes. Pour le très court terme, le marché s'attend à partir du deuxième semestre 2012 à ce que les investisseurs commencent à intégrer dans leurs anticipations, des perspectives de l'année 2013. Force est de constater que celles-ci s'annoncent meilleures sur le plan économique, tant au Maroc qu'à l'international. De même, les sociétés cotées continuent de présenter des fondamentaux financiers particulièrement solides, comme en témoignent les niveaux élevés de la marge nette et du retour sur fonds propres du marché dans son ensemble. Partant de l'hypothèse d'une fin proche du cycle baissier, il devient clair qu'une position vendeuse reviendrait actuellement à supporter les moins values latentes et à ne pas profiter des bénéfices qu'engendrerait la reprise. L'expérience montre en effet que les investisseurs qui sortent de la Bourse en période baissière mettent généralement et au minimum entre 6 et 12 mois après le début du cycle haussier pour se repositionner sur le marché. Selon les mêmes analystes, plusieurs mois de hausse sont en effet généralement nécessaires pour accréditer le scénario d'une reprise boursière durable. Or, c'est durant ces premiers mois que se construit une partie substantielle de la performance sur le moyen long terme. Les raisons d'une baisse C'est dire que CFG ne manque pas d'arguments pour justifier sa recommandation de maintien des positions, tant que le marché n'a pas repris. Au-delà de ces arguments, la dernière livraison de CFG explique également les raisons de la conjoncture boursière actuelle. En effet, la baisse du marché depuis 2011 s'explique par une conjonction de plusieurs facteurs, parmi lesquels le contexte conjoncturel général. Celui-ci a dans un premier temps, a été affecté par le début du Printemps arabe, ayant conduit à des mouvements de désengagement des investisseurs étrangers des Bourses régionales, y compris de la Bourse de Casablanca, bien que dans des proportions plus mesurées. Dans une seconde phase, la conjoncture a été affectée par le déclenchement du Mouvement du 20 février et l'engagement d'une série de réformes politiques majeures, ayant conduit à l'adoption d'une nouvelle Constitution et à des élections législatives anticipées, favorisant ainsi un climat d'attentisme au sein de la communauté des investisseurs. Dans le même sens, la conjoncture économique que traverse le royaume n'a pas été favorable au marché boursier. C'est notamment le cas de la crise à l'international et du ralentissement de la croissance économique escompté au niveau national pour 2012. Le verdict MSCI À ces facteurs macroéconomiques, il faut ajouter la déception relative des investisseurs par rapport aux réalisations financières des sociétés cotées, particuliérement la baisse de la capacité bénéficiaire de la place. «Cette diminution de la masse bénéficiaire est toutefois à relativiser, dans la mesure où elle est principalement imputable à la baisse du résultat net de Maroc Telecom de -14,8% en 2011», précisent les analystes. Maroc Telecom aura eu un deuxième rôle à jouer dans la baisse du marché. L'annonce le 16 mai 2012, de l'abaissement du poids du Maroc et de Maroc Telecom dans l'indice MSCI Emerging Markets a contribué au maintien du climat morose en Bourse. Cet indice permet pour rappel, de mesurer la performance des marchés boursiers de pays à économie émergente et sert de benchmark pour plusieurs fonds de placement étrangers. L'annonce de l'abaissement du poids du Maroc et de Maroc Telecom dans l'indice MSCI Emerging Markets et la mise en œuvre effective de cette décision à compter de début juin, a conduit à d'importants mouvements de désinvestissement de certains investisseurs étrangers, avec pour corollaire une pression à la vente sur le marché. «L'abaissement du poids du Maroc et de Maroc Telecom dans l'indice MSCI Emerging Markets produira probablement un effet accélérateur du mouvement de réajustement à la baisse des niveaux de valorisation du marché, au cours des prochaines séances», rajoute-t-on auprès de CFG.