Sur une année, les produits de la pêche côtière et artisanale destinés aux unités de l'industrie de la conserve de poisson, ont augmenté en volume de 43,6% à fin avril 2012. Selon les dernières statistiques de l'ONP (Office national des pêches), cette quantité est passée de 24.834 tonnes, au terme des quatre premiers mois de 2011, à 35.661 une année plus tard. Ce sont les unités opérationnelles à Laâyoune et Agadir qui ont été les mieux servies, avec des volumes en hausse respectivement de 248,4% à 19.338 tonnes, et 48,3% à 8.630 tonnes, tandis que les quantités à destination des unités de Tan Tan et Safi ont fléchi de 40,3% à 4.676 tonnes et de 64,1% à 7.285 tonnes respectivement. Par ricochet, les exportations de conserves de poisson se sont accrues de 32,1% à 1.59 MMDH. Une embellie pour l'industrie de la conserve de poisson, qui a vécu entre octobre 2010 et fin 2011, une crise d'approvisionnement sans précédent dans son histoire. En effet, comptant une quarantaine d'unités opérationnelles, avec une capacité installée d'environ 700.000 tonnes par an, le secteur a fait état en 2011, d'une chute des approvisionnements en sardine de 35% sur une année. Durant la même période, les exportations ont fléchi de 30%. «Déjà en temps normal, le secteur n'est approvisionné qu'à hauteur de 50% de sa capacité : 300.000 à 350.000 tonnes annuellement, c'est un déficit structurel », lit-on dans le dernier communiqué de l'UNICOP (Union nationale des industries de la conserve de poisson), qui dit ne pas être totalement satisfaite de la convention du 16 avril 2012. «Cette convention accorde au secteur, à titre exceptionnel pour une durée de 12 mois, un quota de 100.000 tonnes de petits pélagiques congelés à bord... le secteur aurait aimé en obtenir davantage, vu ses capacité et plutôt en matière fraîche pour une question de disponibilité de bateaux et de coûts», commente ainsi la représentation sectorielle. Même les résultats de l'appel d'offres lancé en 2010 par le département de la Pêche maritime et publié en avril dernier, sur «l'appoint des industries existantes en petits pélagiques», ne semblent pas plaire aux industriels du secteur qui souhaitent rehausser à 80% l'approvisionnement des conserveries. «Les conditions imposées par le ministère de tutelle n'ont pas rencontré l'adhésion de l'ensemble des opérateurs. Il s'agit notamment de la limitation de la zone de pêche (stock C, entre Boujdour et Lagouira), de l'obligation de débarquer dans certains ports et de l'obligation d'association entre industriels et amateurs, qui selon les industriels, pourrait encourager le regroupement pêche-industrie», estime l'UNICOP. D'ailleurs, cette association qui se montre désormais ouverte à toute concertation avec les opérateurs de la pêche côtière, regrette le non respect de l'accord de l'année 2008, instituant l'approvisionnement en priorité des unités de Tan Tan et de Laâyoune durant les périodes de rareté des ressources. Elle considère même que les unités de congélation locales, bénéficiant d'un quota de 90.000 tonnes, et ce dans le cadre de la reconversion de l'activité poulpière à la valorisation des petits pélagiques, ne devraient pas être incluses parmi les unités prioritaires.