Une nouvelle dynamique pour la recherche scientifique est en marche. Elle figure en effet en tête des priorités du ministère de l'Enseignement, de la recherche scientifique et de la formation des cadres. Il s'agit là d'un des volets qui a longtemps été relégué au second plan, mais que la nouvelle équipe ministérielle veut remettre sur le devant de la scène. Il s'agit en fait de capitaliser sur les différentes stratégies sectorielles initiées par le Maroc, afin de pousser d'avantage d'enseignants à faire de la recherche scientifique, afin d'accompagner le développement de ses stratégies. Les mesures envisagées pour la promotion de la recherche scientifique visent ainsi la production de 3.079 publications dans des revues internationales dès 2012, contre 1.990 en 2008. En outre, il est question d'accréditer 83% des structures de recherche en 2012, contre 69% en 2008 et d'organiser la soutenance de près de 1.975 thèses en 2012, contre 820 en 2008. Pour ce faire, la tutelle mise sur le renforcement des équipements et des infrastructures scientifiques. À ce titre, le ministère de tutelle prévoit à partir de l'année en cours la poursuite de la réalisation de l'équipement de l'Institut marocain de l'information scientifique et technique, des laboratoires de recherche et des unités d'appui à la recherche scientifique et technique. En outre, le calendrier du ministère prévoit la construction du nouveau siège de l'Institut national de géophysique et des centres et laboratoires de recherche dans les domaines de l'eau et de l'énergie, ainsi que la création du réseau des sciences de l'environnement et du centre d'études et de recherches sahariennes. À cela, il faudra ajouter la panoplie de mesures programmées dans le cadre du Fonds national de soutien à la recherche scientifique et au développement technologique. Le département chargé de l'enseignement supérieur compte, d'une part, lancer les premiers appels à projets dans des domaines de recherche prioritaires, autres que le domaine des technologies de l'information et de la communication et, d'autre part, de financer une étude d'orientation stratégique portant sur le lancement, le choix et le suivi des projets de recherche et de développement dans le domaine des technologies de l'information et de la communication. Par ailleurs, la nouveauté de la tutelle est d'allier le secteur privé à cette initiative de développement de la recherche scientifique. Il est en effet aujourd'hui question d'attirer un maximum d'entreprises pour le financement de centres de recherche au sein des universités. En contre partie, les entreprises pourront bénéficier des avancées réalisées. Les premières expériences dans ce sens ont, selon des sources ministérielles, déjà été entamées. Des formateurs mieux formés ! Pour assurer une bonne formation dans les universités, il faut avoir des universitaires «formés». Lahcen Daoudi et son équipe semblent en avoir bien conscience et prévoient dans leur plan d'action un volet spécialement dédié à l'optimisation de la gestion des ressources humaines et le renforcement des compétences du personnel de l'enseignement supérieur. Celui-ci prévoit, en effet, de s'atteler de près au renforcement des mécanismes d'encadrement, de suivi et d'évaluation du personnel. La valorisation, la responsabilisation du personnel et l'institution d'une meilleure gestion prévisionnelle du personnel, de manière à optimiser la gestion des ressources humaines, seraient par ailleurs les moyens de limiter l'impact du nombre réduit de postes budgétaires qui s'ouvrent au ministère de tutelle et qui restent largement en deçà des besoins réels. Au-delà de ces deux mesures à caractère «managérial» , la tutelle devrait également instaurer, au niveau de l'ensemble des universités, un programme de formation continue au profit du personnel pédagogique, administratif et technique. L'objectif recherché à ce niveau est de permettre le renforcement de leurs compétences. À cette fin, un programme a été préparé pour assurer la formation continue de 11.158 enseignants des universités et de 7.233 cadres et agents administratifs et techniques relevant de ces établissements. Pour l'année 2012, la tutelle se fixe l'objectif de former à l'étranger 3.251 enseignants, soit 29% de l'effectif global. À cela, il faudra ajouter les formations pédagogiques auxquelles auront droit 784 nouveaux enseignants et 3.663 enseignants titulaires. Par ailleurs, s'agissant de l'amélioration de la gouvernance du système, le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres projette de mettre en place, d'une part, les mécanismes nécessaires à l'amélioration de la gouvernance et à la rationalisation de l'utilisation des ressources humaines et matérielles des universités et du Centre national pour recherche scientifique et technique. D'autre part, un système de pilotage, de suivi et d'évaluation des différents projets inscrits au programme d'urgence, fait également partie des projets prioritaires du département de tutelle.