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Recherche scientifique
Publié dans Finances news le 24 - 03 - 2005

La recherche scientifique demeure le facteur clé du développement d’une nation pour son accession au rang de société du savoir. Elle est à même d’améliorer le cadre de vie des citoyens et le développement économique d’un pays. Au Maroc, et malgré un potentiel humain important, les moyens financiers et les efforts de coordination sont encore en-deçà des attentes. Les chercheurs sont dès lors face à un choix douloureux : rester dans l’ombre ou «chercher» sous d’autres cieux.
L’expérience internationale montre que l’impact de la recherche- développement sur l’économie augmente de manière significative lorsque les ressources consacrées à ces activités dépassent le seuil de 1% du PIB (2 à 3 % pour la Corée de Sud à titre d’exemple).
Dans notre pays, malgré les engagements passés de l’Etat, l’investissement dans les sciences et la technologie, qui est considéré comme un investissement productif à moyen et long termes, reste très insuffisant et très en-dessous de 1 % du PIB. La part du PIB consacrée à la recherche scientifique au Maroc est passée de 0,3 % (1998) à 0,7 % (2002), soit une augmentation de 146,66 %.
L'effort financier consenti en faveur de la recherche scientifique a connu une «augmentation substantielle». Ce financement était assuré dans les établissements universitaires, avant 1998, par le budget de fonctionnement, les contrats de recherche et les programmes de coopération internationale.
Le nombre de thèses soutenues par des chercheurs attachés à des unités scientifiques a augmenté de 32,25 % dans cette période, passant de 589 à 779 études répondant aux critères de la recherche scientifique, précise le bilan du secrétariat d’Etat à la Recherche Scientifique.
Les brevets d'invention déposés à l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale sont passés de 468 (1992) à 547 (2002), soit une progression de 16,88 %.
Le personnel scientifique et technique effectuant des activités de recherche au sein des universités (facultés, instituts et écoles), des établissements de formation des cadres (publics et privés) et des établissements de recherche (publics et privés) renseigne sur cette évolution pour la même période.
La plus grande part de l'effort de recherche revient aux universités qui accueillent pas moins d'une dizaine de milliers de chercheurs, avec une hausse de 4,83%. Cette progression est plus nette dans les établissements de formation des cadres où le nombre de personnes impliquées dans des projets de recherche a augmenté de 58,45 %, et dans une moindre mesure dans les établissements de recherche publics et privés (24,17 %). Les branches scientifiques des études supérieures accusent, par contre, une régression de 2,44 % de leur effectif de chercheurs (14.488 chercheurs).
Les universitaires prédominent
Le nombre de spécialistes travaillant dans le domaine de la recherche–développement est de 300 à 400 par million d’habitants dans notre pays. Il dépasserait les 2000 dans les pays industrialisés, comme le souligne Khadija Baddouri, professeur à la Faculté des Sciences de Rabat.
Malgré ce nombre réduit, il faut noter qu’aujourd’hui, la recherche scientifique et technique au Maroc est marquée par l’absence d’organisation, le manque de coordination, le déficit dans les orientations et dans la planification, ainsi que le manque d’évaluation et de valorisation des résultats de la recherche.
Jusqu’à maintenant, aucune politique de suivi ni de coordination n’a été institutionnalisée entre les différents opérateurs de recherche que sont les universités, certains établissements de formation des cadres et les établissements publics de recherche.
Le déficit en synergie entre tous ces opérateurs est une donnée essentielle pour caractériser l’état des lieux qui a prévalu jusqu’à maintenant.
Or, l’examen d’un simple échantillon des domaines de recherche prioritaires montre clairement l’interdépendance et l’intervention de plusieurs départements et opérateurs de recherche.
Les activités de recherche dans les domaines prioritaires tels l’alimentation, la nutrition et la santé sont présentes dans les universités et dans au moins quatre instituts de recherche (l’INRA, l’INRH, l’Institut Pasteur, l’Institut d’Hygiène) qui sont sous tutelle de différents départements ministériels comme l’Enseignement supérieur, l’Agriculture, la Pêche et la Santé. Un autre exemple est celui des secteurs de l’énergie et de l’eau: les activités de recherche dans ces domaines se trouvent dans les universités et dans au moins deux établissements de recherche (CDER, LPEE, ONEP) sous tutelle des départements ministériels comme l’Enseignement supérieur, l’Energie et l’Equipement.
Ces exemples montrent nettement que l’évaluation des résultats de la recherche, la coordination entre les centres de recherche et la rationalisation des moyens humains et financiers disponibles nécessitent une véritable coordination institutionnelle capable de réaliser la synergie nécessaire entre les différents opérateurs, autour des programmes de recherche ciblant des objectifs socio-économiques prioritaires.
Un secteur désorganisé
D’un autre côté, le manque de suivi et de coordination est à l’origine de la multiplication des unités de recherche travaillant sur les mêmes thèmes scientifiques et parfois dans un même établissement. L’absence de coordination des activités de recherche a entraîné souvent l’isolement des chercheurs et la non-diffusion de leur production scientifique
Le développement de la recherche souffre non seulement de l’insuffisance des moyens financiers mais aussi de l’exode des compétences. Il est de l’intérêt de notre pays qu’une politique claire en matière de recherche soit élaborée. Cette politique viserait à améliorer la condition économique et sociale des chercheurs en leur accordant la liberté et les moyens de mouvements à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Il s’agit, à cet effet, de faire en sorte qu’ils ne soient pas coupés de la communauté scientifique mondiale, en revalorisant les travaux par une évolution de carrière basée sur la productivité et par l’octroi de prix pour récompenser les chercheurs émérites; en d’autres termes en instaurant un véritable statut de chercheur.
Et comme l’affirme le Pr. Abdus Salam, prix Nobel de Physique, «(…) pour insister sur les rôles importants que la science et la technologie doivent jouer pour améliorer rapidement le niveau de vie, nous devons tous être conscients que ce n’est pas une science de prestige. Elle consiste, en grande partie, à prospecter et à recenser les ressources naturelles d'un pays. Elle consiste en ce long processus d’acquisition de certaines aptitudes techniques connues et à faire une évaluation intelligente des ressources qui peuvent être rapidement exploitées techniquement, avec les moyens humains et matériels dont nous disposons ». Une réflexion qui résume tout l’intérêt de la recherche scientifique, surtout pour un pays émergent comme le Maroc.


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