Ouverture ce soir à Rabat de la 11e édition du festival Mawazine, Rythmes du monde. Le coup d'envoi de cette fantasia touristico-culturelle devenue aujourd'hui incontournable sera donné par le groupe américain LMFAO. Ce concert programmé sur la scène OLM Souissi ne manquera pas de drainer un nombreux public, fan d'un style musical psychédélique. Sur la scène Nahda, la cantatrice marocaine Karima Skali animera la première soirée du festival aux côtés de la star libanaise Marouan Khoury. À Salé, les lauréats du concours Génération Mawazine 2011 en l'occurrence Babel et Tiraline plongeront le public dans une ambiance festive. Ils se produiront aux côtés d'Aziz Sahmaoui & University of Gnaoua et du groupe Mazagan. La scène Bouregreg dédiée à la musique africaine sera investie ce premier jour par la formation ivoirienne Magic System. Quant à la salle Bahnini, beaucoup plus intimiste, elle abritera une soirée Hassanie avec Mnat Azawan et Mnat Aïchata. Mais avant ces concerts, les grandes artères de Rabat seraient investies par les Troubadours du Radjastan, donnant ainsi le ton à cette édition. Des artistes d'ici et d'ailleurs Du 18 au 26 mai, la capitale se transformera en une ruche bourdonnante. Plusieurs scènes dans les quatre coins de la capitale sont prêtes depuis quelques semaines déjà pour accueillir des concerts d'artistes d'ici et d'ailleurs. Le public aura chaque jour rendez-vous avec un programme éclectique. Spectacles de rue, concerts d'artistes marocains (Naima Samih, Leila Ghofrane, Mahmoud Idrissi, Dounia Batma, Amal Abdelkader, Hatim Idar, Hassan Megri, Lamchaheb...), arabes (Khaled, Assala, Angham, Fadl Shaker, Wael Kfoury, Hany Shaker, Abdellah Rouiched, Nancy Ajrma...), africains (Magic System, Cheikh Lo, Angelique Kidjo, Ebo Taylor...) et occidentaux (Pitbull, Evanescence, Jimmy Cliff, Scorpions, Lenny Kravitz, Mariah Carey...), ateliers artistiques, tables rondes... font de Mawazine l'un des festivals les plus réputés de la région. En effet, Mawazine s'ouvre depuis quelques années déjà sur d'autres formes artistiques, outre la musique. Rappelez-vous, une exposition de photographies de l'artiste Fouad Maâzouz a été organisée l'année dernière dans la galerie Bab Rouah. Cette année, deux tables rondes sont programmées. La première sera axée sur les industries musicales au Maroc, tandis que lors de la deuxième, l'on tentera de répondre à une question des plus importantes : la culture, une nécessité ou un art ? Un atelier de percussion avec Mokhtar Samba, un autre sur le métier de réalisatrice avec la cinéaste maroco-américaine Sanaa Hamri, un troisième sur le métier de producteur avec le célèbre RedOne ou encore celui de la danse contemporaine avec Nonne Mai Svalholm sont également au menu. Une nouvelle page Outre cette programmation haute en couleurs, l'édition 2012 de Mawazine, se distingue par la suspension des sponsors publics et semi-publics qui soutenaient le festival jusque-là. Le temps des sponsors institutionnels est bel et bien révolu et Mawazine ouvre une nouvelle page dans son histoire. «Il faut comprendre que c'est le résultat de plusieurs années d'études et de recherches. Cette décision correspond, en effet, à des objectifs fixés depuis des années», avait expliqué le porte parole de l'association Maroc Cultures (qui organise l'événement) Aziz Daki. S'autofinancer, tel était l'objectif donc des organisateurs de Mawazine. Une «consécration» qui n'a pas eu lieu du jour au lendemain. Pour que cet événement artistique devienne autonome, les initiateurs du projet ont développé un modèle économique qui tend à diminuer le rôle du sponsoring et à éliminer toute aide publique. Ainsi, les revenus variables (billetterie, pass, espaces publicitaires) représentent désormais 80% du budget total de Mawazine qui, du même coup, a considérablement réduit sa dépendance aux sponsors privés, qui ne représentent plus que 20%. Les 6% provenant de la ville de Rabat ne figurent plus dans le montage financier du festival. L'édition 2012, est loin donc d'être banale dans la vie de Mawazine qui est arrivé, au fil des années, à s'imposer en tant que festival incontournable sur l'échiquier artistique africain et arabe.