Le Maroc a parcouru du chemin en termes de prévention routière. Le gouvernement donne bien de l'importance à ce sujet mais il est nécessaire d'avoir une approche globale et intégrée afin de préparer de meilleures conditions pour un meilleur encadrement de la circulation routière. Lors de la dernière réunion du Comité interministériel chargé de la sécurité routière tenue la semaine dernière sous la présidence du chef du gouvernement Saad Dine El Otmani, les indicateurs de la sécurité routière étaient au vert. En effet, El Otmani a noté à cette occasion que l'année 2019 a connu une baisse du nombre de décès et de blessés graves, estimée respectivement à 2,9% et 3,53%, enregistrée principalement en milieu urbain. Il a également constaté une amélioration dans d'autres indicateurs. Le chef de gouvernement a en effet estimé que «ces améliorations doivent encourager la poursuite de la mobilisation pour réduire les importants dommages des accidents qui occasionnent également une perte économique et matérielle annuelle de près de 2,5% du PIB». Lors de cette réunion, El Otmani a insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts de tous les intervenants dans le cadre d'une approche inclusive basée sur la sensibilisation et la prévention ainsi que sur les mesures dissuasives et coercitives, avec l'implication des acteurs de la société civile et la poursuite de l'insertion de l'éducation à la sécurité routière dans le milieu scolaire en envisageant des moyens innovants et en intégrant les moyens technologiques disponibles dans ce domaine. Les bases d'une stratégie… Au Maroc, les accidents de la circulation causent annuellement, en moyenne, près de 3.500 décès et 12.000 blessés graves, soit une moyenne de 10 tués et 33 blessés graves par jour. En plus d'être à l'origine de drames humains, ces accidents pèsent lourdement sur les services de santé nationaux et sur notre économie. À travers la première stratégie de la sécurité routière 2004-2013, le Maroc a réalisé des progrès qui ont permis de sauver près de 9.210 vies et d'épargner des milliers de blessés graves. Toutefois, les indicateurs de sécurité routière, notamment le nombre de tués rapporté à la population ou au parc des véhicules, restent insuffisants comparés à ceux des pays développés. Pour palier au mieux à ce fléau, le Maroc, a décidé de mettre en place une stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026. Une stratégie pragmatique et ambitieuse pour combattre les mauvais comportements routiers sous toutes leurs formes. Elle définit une vision plus exigeante et concentrée sur le long terme pour développer «des comportements responsables et des routes plus sûres au Maroc». Cette stratégie vise à réduire de 25% le nombre de morts dans les accidents de la circulation à l'horizon 2021 et de 50% à l'horizon 2026. Dans le détail, elle fixe un objectif ambitieux et chiffrable qui se traduit par la réduction, à l'horizon de 2026, de la mortalité routière de moitié par rapport à son niveau actuel (moins de 1.900 tués sur les routes en 2026) avec un objectif intermédiaire qui vise à ne pas dépasser 3.000 tués en 2020. Facteurs de réussite Tracer une stratégie est une chose, la réussir est un autre challenge. C'est pourquoi, plusieurs facteurs sont à prendre en considération. En effet, le poids de la dimension humaine sur la question de la sécurité routière est très important dans le sens où il nécessite un traitement sérieux à travers la concertation des efforts de toutes les parties concernées, notamment en vue de réduire de moitié le nombre de décès causés par les accidents de la circulation d'ici à 2026. Il est également essentiel de donner de l'importance à la sensibilisation, ceci en misant sur l'exploitation de tous les moyens de communication et les médias qui sont de nature à sensibiliser les citoyens aux dangers de l'insouciance et du non respect du Code de la route. Les acteurs sont également appelés à se mobiliser davantage afin de se conformer aux lois en vigueur tant au niveau de la verbalisation qu'au niveau du contrôle technique des véhicules, ce qui contribuera à réduire les accidents de la circulation et à renforcer le sentiment général de la nécessité de respecter la loi. Dans son discours lors de la réunion du Comité interministériel chargé de la sécurité routière, El Otmani a rappelé l'important effort déployé par le gouvernement en coordination avec les différents acteurs institutionnels pour fournir les infrastructures de base nécessaires à l'utilisation sécurisée des routes par la mobilisation des ressources financières indispensables à l'entretien des routes existantes et la construction de nouvelles routes en vue de fluidifier les circuits économiques et commerciaux ainsi que la circulation des citoyens.