Un compromis entre la croissance économique mondiale et la préservation de la planète n'est qu'un «mythe». C'est ce qu'affirme le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE), publié lundi. Après avoir comparé deux scenarii d'évolution économique et environnementale portant sur la période 2011 à 2050, le premier étant basé sur le modèle économique actuel, le second sur un scénario «vert», l'organisation onusienne a constaté qu'en définitive, il était possible de faire évoluer l'économie mondiale vers une économie verte, qui favoriserait la croissance et l'emploi tout en préservant la planète. Seule condition, investir annuellement 2% du PIB mondial, soit l'équivalent de près de 1.300 milliards de dollars US, dans dix secteurs clé. Pour Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE, «avec 2,5 milliards de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour et plus de 2 milliards de personnes qui s'ajouteront à la population mondiale d'ici 2050, il est impossible de freiner la croissance économique au profit de la protection de la planète". Par contre, si on croit la simulation du PNUE portant sur l'économie verte, celle-ci devrait générer à court terme une croissance économique, certes inférieure au modèle actuel (business as usual) mais serait plus performante dès 2020, sur les plans économique, social et environnemental. De plus, le scénario «vert» garantirait immédiatement davantage d'emplois dans plusieurs secteurs, tels l'agriculture, le bâtiment, le transport. La pêche et la transition, elles, seront amenées par contre à baisser, le temps de reconstituer les stocks naturels. S.A