Les ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ont rejeté, lors de leur réunion, lundi 3 février 2020 à Djeddah, le plan paix de l'administration américaine, annoncé récemment par le président Donald Trump. En effet, la déclaration finale, qui a sanctionné les travaux de cette réunion ministérielle, a signalé que le plan de paix américain, ne respecte pas les éléments les plus élémentaires de justice et les fondements de la paix. A commencer par les références juridiques et internationales, convenues pour une solution pacifique. « Ce plan sape davantage les règles du droit et des normes internationales, notamment l'interdiction d'annexer la terre par la force, rend légitime le colonialisme et constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales », ajoute la déclaration. Les ministres des Affaires étrangères de l'OCI estiment aussi que le plan de paix américain, « qui ne répond pas aux aspirations minimales et aux droits légitimes du peuple palestinien », intervient en contradiction avec le processus de paix, appelant tous les Etats membres à ne pas traiter ce plan ni à coopérer avec l'administration américaine pour le mettre en œuvre de quelque manière que ce soit. Les ministres ont ainsi exprimé leur rejet catégorique de tout plan, accord ou initiative soumis par une quelconque partie pour un règlement pacifique, qui ne soit pas compatible avec les droits légitimes et inaliénables du peuple palestinien. Ils ont aussi exprimé leur regret de l'approche partiale du plan, qui adopte pleinement la version israélienne et qui ambitionne de justifier l'annexion de vastes zones de l'Etat palestinien occupé sous le prétexte de préserver la sécurité d'Israël, en violation flagrante des principes du droit international, de la Charte des Nations Unies et des résolutions internationales pertinentes. Les ministres des AE de l'OCI ont tenu Israël, l'autorité d'occupation illégale, pour responsable de la détérioration de la situation sur le terrain en raison de son déni des accords, de son mépris de la légitimité internationale et de la poursuite de la politique de colonisation, d'annexion, de racisme et de nettoyage ethnique, pratiquée contre le peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Al-Qods-Est. Ils ont également mis en garde Israël contre toute mesure ou initiative visant à consolider son occupation coloniale sur le territoire de l'Etat de Palestine, y compris l'annexion de toute partie de l'Etat de la Palestine occupée, appelant la communauté internationale et ses institutions à faire face à toutes les pratiques israéliennes. Ils ont affirmé leur position aux côtés du peuple palestinien et de son seul et légitime représentant, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le président Mahmoud Abbas, face à toute conspiration visant leurs droits légitimes inaliénables, appelant à cet égard les Etats membres à soutenir tous les efforts juridiques, politiques et diplomatiques palestiniens dans toutes les instances internationales. La Déclaration finale a souligné son attachement à la paix en tant qu'option stratégique pour résoudre le conflit, sur la base d'une solution à deux Etats qui incarne l'indépendance et la souveraineté de l'Etat de Palestine sur le modèle du 4 juin 1967 et de sa capitale Al-Qods-Est, conformément aux décisions de légitimité internationale et aux références internationales adoptées et à l'initiative de paix arabe, soulignant l'importance de l'initiative politique palestinienne présentée par Mahmoud Abbas devant le Conseil de sécurité des Nations Unies le 20 février 2018, appelant à une conférence de paix internationale et à la formation d'un mécanisme multilatéral international, afin de relancer un processus politique significatif, basé sur les règles du consensus et du droit international, suivant un calendrier clair. Le royaume du Maroc est représenté, à cette réunion, par une délégation conduite par la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine, en charge des Marocains résidant à l'étranger, Nouzha El Ouafi. Avec MAP Snapshots from the open-ended extraordinary meeting of the #OIC Executive Committee at the level of Foreign Ministers to discuss the implications of the US Administration's so-called "Deal of the Century". #Palestine pic.twitter.com/MGN05R3KAu — OIC (@OIC_OCI) February 3, 2020