La colombe peut enfin déployer ses ailes. Le parti vient de dépasser la plus grande crise de confiance de son existence, et il en sort grandi. À l'heure où nous mettions sous presse, le verdict des urnes était connu. Les militants ont accordé leurs voix à Salaheddine Mezouar pour un nouveau mandat de quatre ans à la tête du RNI (Rassemblement national des indépendants) et la page officielle du parti sur facebook reprenait les moments forts du congrès et les grands axes du discours du leader après sa consécration. Les deux premiers jours du congrès ont pu mettre cette réunion des militants du parti dans une optique qui dépasse le strict cadre du choix du SG. Alors que Mohamed Aujjar parle de «la construction d'un nouveau parti», Anis Birou, l'autre membre du bureau politique, est pratiquement sur les mêmes ondes et révèle que «les questions de l'identité et de l'idéologie du parti seront sur la table des discussions». Le bureau politique du RNI a voulu transformer ce congrès en une opportunité, au lieu d'être subi comme une rencontre ratée avec des composantes qui sont dans un état de perte de montreurs de conduite. Même Mustapha Mansouri paraissait enthousiasmé par le choix des grandes thématiques débattues à ce congrès. «Il fallait que l'ensemble des composantes du RNI soient là pour l'unité du parti», note l'ex-leader et ancien président de la Chambre des représentants. Les travaux des deux premiers jours du congrès ont été marqués par des débats un peu tendus au sein de la commission juridique, qui devait remettre ses recommandations durant le dernier jour. Le contenu des débats a quant à lui montré que la restructuration du parti, l'idéologie ainsi que le passage à l'opposition ont été les trois axes débattus au sein des commissions. Tous les partis intéressés Le congrès du RNI a été marqué par la présence des principaux chefs de file des formations politiques, à leur tête Abdelalilah Benkirane, mais aussi Mohand Laenser et Mustapha Bakkoury. Khalid Naciri, membre du bureau politique du PPS ne voit pas d'inconvénient à ce que les partis qui sont aux affaires ne soient pas concernés par le congrès du RNI. «Le fait que le RNI et le PPS aient des cadres de référence différents ou que l'un soit à l'opposition et l'autre au gouvernement ne nous empêche pas de participer à l'ouverture de ce rendez-vous politique important», souligne-t-il. La présence des membres de l'USFP et de l'Istiqlal n'est, elle non plus, pas passée inaperçue. Tous s'accordaient à dire que les partis politiques marocains doivent poursuivre leur restructuration à cette étape, sans avoir uniquement pour horizon les prochaines élections devant mener au renouvellement de la Chambre des conseillers. L'adaptation des statuts des partis à la nouvelle loi organique, qui a été adoptée à la veille des législatives de 2011, semble être le point sur lequel se focalisent l'ensemble des partis, qui ont également à s'échanger les idées sur d'autres sujets importants, comme la mise en place de la parité, l'intégration des jeunes, la gouvernance et la transparence financière.