Durant trois jours, 4000 congressistes du RNI se sont donné rendez-vous à Rabat pour renouveler toutes les instances du parti pour déboucher sur le choix du nouveau président. Dès les premières heures du Congrès, des tensions ont fait leur apparition. Mais, très tôt, les chances étaient toutes du côté de Mustapha Mansouri. Le Congrès national du Rassemblement des Indépendants (RNI) a finalement eu lieu sous le slogan «Un nouveau RNI, pour une nouvelle ère». Les 25, 26 et 27 mai, quelques 4000 congressistes, venus des quatre coins du Maroc, se sont donné rendez-vous au complexe sportif Moulay Abdellah, à Rabat, pour ce quatrième Congrès qui fera inéluctablement date. C'est un tournant historique puisque le président-fondateur du Rassemblement, Ahmed Osman, quitte les rennes du pouvoir et cède la place à d'autres potentialités du parti. Ce Congrès national est donc caractérisé par la lecture du discours d'adieu d'Ahmed Osman, chaleureusement ovationné par les congressistes. D'ailleurs, ces derniers ont délivré au président sortant un quitus pour sa gestion du parti créé en 1978. En d'autres termes, il ne fera, théoriquement, l'objet d'aucune poursuite pour mauvaise gestion. Par ailleurs, quelques rumeurs parlaient d'une éventuelle présentation d'Ahmed Osman de sa candidature. «Il avait l'espoir de gagner la sympathie des congressistes», a souligné un militant du RNI. Et d'ajouter : «Mais il a vite déchanté». D'ailleurs, lorsqu'il a achevé son discours, Ahmed Osman a immédiatement salué Mustapha Mansouri. Lifting des statuts C'est un signe clair selon lequel Osman remet le flambeau du parti entre les mains du ministre de l'Emploi. Aussi, les congressistes ont adopté vendredi soir le rapport moral présenté par Osman. Quant au rapport financier, il devait être examiné et approuvé par la commission financière du Congrès, samedi matin. Après avoir procédé à un lifting des statuts du parti, en conformité avec la loi sur les partis, les travaux du Congrès devraient connaître plusieurs moments forts. L'élection des nouveaux membres des instances dirigeantes et le travail de coulisses pour décrocher le poste, tant convoité, de président du RNI. Mohamed Aujjar, candidat à la succession d'Ahmed Osman, a finalement décidé de soutenir Mustapha Mansouri, contre son rival direct, Mustapha Oukacha. Cette décision a été annoncée officiellement par Mohamed Aujjar à ses adeptes, quelques heures seulement avant le commencement des travaux du Congrès national du RNI. Aujjar aurait entamé des négociations avec Mustapha Mansouri, qui aurait, à en croire les proches collaborateurs de l'ancien ministre des Droits de l'Homme, proposé au jeune candidat le poste de secrétaire général du RNI, pour que le ministre de l'Emploi et député de Nador remporte le fauteuil de président. Les pourparlers entre Mansouri et Aujjar n'ont pas encore abouti. Mais Aujjar serait désormais contre toute alliance avec Oukacha. D'ailleurs, ce choix stratégique d'Aujjar a causé une fracture en deux au sein du RNI. Le camps d'Oukacha, qui gère l'organisation du Congrès, aurait procédé à un parachutage de plusieurs dizaines de militants afin de faire pencher la balance de son côté. A titre d'exemple, à Rabat c'est Mohamed Aujjar qui devait se charger de dresser la liste des 78 congressistes représentant la région de la capitale. Toutefois, dès qu'il annonça son ralliement à Mustapha Mansouri, les organisateurs lui ôtèrent cette prérogative et la mirent entre les mains de son plus virulent détracteur. Chose qui a provoqué l'ire des supporters du duo Mansouri-Aujjar. Organisation Renouvellement des instances du parti Selon les organisateurs du quatrième Congrès national du RNI, le nom du nouveau président devra être connu dimanche, dernier jour de ce rendez-vous historique. Mais avant, lors des deux derniers jours du Congrès national du RNI, les 4000 congressistes devraient choisir les membres du Conseil national. Ce dernier est composé d'environ 800 personnes, lesquelles sont appelées à élire les membres d'une autre instance supérieure: le Comité central où siègent pas moins de 400 personnes. Avant-dernière étape cruciale : la formation du Bureau exécutif. C'est l'instance exécutive du RNI. L'équivalant du bureau politique à l'USFP, le comité exécutif à l'Istiqlal ou le secrétariat général au PJD. Ce bureau exécutif, composé de 35 membres seulement, est une émanation du Comité central. Une particularité, lors de ce congrès : parmi les 35 membres du Bureau exécutif, il y aura 6 femmes et 6 jeunes.