Le débat sur l'insertion professionnelle des jeunes diplômés est toujours d'actualité. Il génère, la plupart du temps, la problématique de l'adéquation aux besoins du marché de l'emploi. Dans le cadre d'une approche de proximité, la caravane de l'emploi, initiée par AmalJob vient de faire escale à Agadir. Cette 1re étape, faisant partie d'un itinéraire composé de six autres villes, a permis de cerner l'enjeu à travers l'organisation d'une conférence-débat placée sous le thème «L'insertion professionnelle des jeunes diplômés : une problématique régionale». C'est Saïd Dor, président de la Chambre de commerce, d'industrie et de services d'Agadir, qui a ouvert le bal. Pour lui, «la problématique de l'insertion des jeunes est devenue une question pesante aussi bien pour les pays développés que pour ceux en voie de développement». En témoignent les dispositifs adoptés pour résorber le déficit social et les mesures prises pour résoudre la problématique de l'emploi au niveau de la loi de finances dernièrement votée. À ses yeux, «la solution susceptible de créer de l'emploi est la pérennisation du taux de croissance avec une répartition équitable des postes au niveau des autres régions». Parmi les solutions préconisées : l'insertion des jeunes non seulement dans le secteur public mais également dans l'associatif. Les collectivités locales et territoriales ont un besoin croissant en termes de ressources humaines qualifiées. D'où la nécessité, selon le parlementaire, d'établir un programme de formations pour insérer les jeunes diplômés, en vue de rehausser la qualité des services dans ces établissements. Pour sa part, Aziz Bendou, directeur général de l'ENCG d'Agadir, a insisté sur la particularité de l'université Ibn Zohr. Selon lui, «l'établissement est responsable de quatre régions du Sud, soit de plus de 30 % du territoire national. Le nombre des bacheliers augmente annuellement de 15% à 20% et l'effectif au sein de l'université a atteint 55.000 étudiants. Ce qui pose la contrainte d'accéder aux stages pour l'ensemble de cet effectif». De l'avis de Bendou, «le tissu économique ne peut pas accompagner ce nombre, puisque tous les services sont concentrés à Agadir, d'où l'importance de créer de l'activité autour des régions limitrophes». Du côté de la CGEM l'accent a été mis sur l'importance de faciliter les procédures de création d'entreprise et de préparer les étudiants à la réalité du terrain. Dans ce sens, des passerelles doivent être créées entre le marché de l'emploi et le milieu professionnel afin de faciliter l'accès aux stages, mais aussi, de participer à la mise en place de modules de formations répondant aux attentes du patronat. Il est à noter que la CGEM-Union régionale SMD (Souss Massa Drâa) et l'université Ibn Zohr ont déjà signé une convention d'une durée de trois ans. À son tour, Khalil Nazih, chef du département d'Aide à la création d'entreprise au sein du CRI-SMD a mis l'accent sur les niches de croissance. «Au-delà des moteurs historiques, notamment l'agriculture, la pêche, le tourisme ou encore l'artisanat, la région doit chercher d'autres opportunités en renforçant les activités de l'offshoring, les énergies renouvelables et l'industrie de transformation et de la valorisation». Deux constats ont été relevés par les professionnels. Il s'agit de l'absence des entreprises industrielles à l'échelon de la région, d'où la réflexion de développer de l'investissement productif et de donner les moyens aux entreprises pour créer de la valeur ajoutée». Pour sa part, Mohamed El Moudene, président du Souss-Massa-Drâa Initiative, a évoqué la nécessité de porter appui à la microentreprise. «La croissance économique passe forcément par le financement des petites activités productives», souligne-t-il. À l'échelon de la région et pour pallier le problème du financement, plusieurs mécanismes ont été créés ; ils ont d'ailleurs permis de monter 200 projets et de diffuser l'esprit entrepreneurial à l'échelon de la région.