Meriem Bensalah Chaqroun, présidente de la CGEM, ce n'est décidément plus qu'une question de formalité. La patronne du groupe Oulmès vient en effet d'obtenir le soutien de ceux dont les noms étaient jusque-là avancés comme ses principaux rivaux dans la course au fauteuil de patron des patrons. C'est le cas de Mohamed Horani, actuel président de la CGEM, et de Abdelilah Hifdi, président de la fédération du transport. Les deux hommes viennent d'annoncer tour à tour, qu'ils se retiraient de la course. Pour le premier, il estime en effet qu'il n'a pas à se représenter pour un deuxième mandat, du moment que les objectifs qu'il s'était fixés au départ étaient atteint. «La priorité de mon plan d'action était de dépersonnaliser la CGEM en la dotant d'une vision à long terme, à même de lui assurer une continuité dans l'action... Aujourd'hui, cet objectif est largement atteint», confie Mohamed Horani. Pour Abdelilah Hifdi, c'est le dépôt de la candidature de Bensalah qui l'aurait dissuadé de se porter candidat, estimant qu'il était temps que les rênes de la CGEM soient confiées à une femme, qui plus est réputée pour sa forte implication dans le paysage économique. Pour lui, «la candidature de Meriem Bensalah constitue un signe fort pour la nécessaire participation de la femme à l'effort de développement économique et social du pays». C'est donc un nouveau tournant que s'apprête à vivre la CGEM à la mi-mai, date des élections devant porter officiellement Bensalah à la présidence de la CGEM. Déjà en campagne depuis vendredi dernier, celle qu'on surnomme la dame de fer semblait sereine et particulièrement déterminée lors de son apparition au rang des VIP des assises de l'Agriculture. Un passage qui n'est pas du tout passé inaperçu et une sortie réussie, si l'on en juge par les contacts établis sur place avec les hommes d'affaires, les officiels et les professionnels du secteur présents à Meknès mardi. L'appui du gotha politique et économique du pays à la candidate, désormais unique, est un signal fort de la capacité de Bensalah de fédérer, un atout majeur qui lui permettra, dans l'exercice de sa mission à la tête du patronat, de "calmer" les tensions intérieures et de rassembler les représentants des différents secteurs autour d'un seul et même projet. De sources bien informées, on apprend que l'ainée des Bensalah a surtout fait valoir son intérêt à porter la PME en tête de ses priorités. C'est d'ailleurs ce qui aurait finalement convaincu les plus réticents à sa candidature. En effet, le choix de Salaheddine Kadmiri, actuel président de la commission des PME, comme binôme, conformément à ce qui nous a été confié par des sources internes de la CGEM, démontre en effet, l'intérêt que porte la future présidente au chantier de la PME. Ce binôme devrait donc la rapprocher, elle qui a toujours évolué dans le cercle des grandes entreprises, des contraintes et surtout, des attentes des PME. Or, dans le contexte actuel, c'est principalement cette catégorie d'entreprises, constituant pour rappel 98% du tissu économique, qui fait l'objet de l'intérêt grandissant des décideurs et des pouvoirs publics représentant le secteur privé. «En confirmant l'intérêt porté aux PME, la CGEM gagnera certainement des points considérables dans sa mission de contrepoids économique du gouvernement», nous confie-t-on auprès du patronat. C'est donc une entrée par la grande porte que s'apprête à faire Bensalah, à la présidence de la CGEM.