C'est la première réalisation du délégué du gouvernement d'origine marocaine, Abdelmalik El Barkani, au profit de la communauté musulmane de Mélilia. Grâce à une pétition de ce haut mandataire de l'enclave, la viande marocaine n'est plus bannie du panier de la ménagère mélilienne. La sous-direction générale de la santé extérieure, organisme dépendant du ministère espagnol de la Santé, a autorisé le passage de produits d'origine animale provenant du Maroc. Selon le verdict rendu par cette autorité sanitaire, «il n'existe aucune base légale» pour interdire le passage d'aliments estampillés Maroc. La décision met fin à un polémique débat sur l'interdiction d'introduire toute victuaille procédant du royaume, sous motif que ces aliments ne répondent pas aux normes européennes en matière de salubrité et de sécurité alimentaire. Toutefois, le département a précisé que ces provisions doivent être exclusivement destinées à la consommation personnelle. Cette victoire symbolique du courant musulman du préside s'inscrit au tableau de chasse de Abdelmalik El Barkani, lequel a commandité une enquête au département de la douane, pour trancher sur cette affaire, qui tient tant à cœur aux résidents de l'enclave. Pour rappel, l'embargo, qui a suscité l'ire de la communauté musulmane à l'époque, est intervenu en 2011, comme conséquence au fâcheux incident diplomatique qui a eu lieu en 2010, sur fond de sardines marocaines. À cette date, les autorités de la ville avaient opposé un veto à certaines denrées provenant du Maroc, comme mesure de représailles, sous peine d'amende infligée à toute personne enfreignant ladite réglementation. En guise de riposte, la communauté musulmane, jugeant la décision inique, avait appelé à la désobéissance civile. L'avis favorable de l'agence sanitaire renoue donc avec une vieille tradition entre Mélilia et ses régions limitrophes, où les résidents ont eu la coutume de faire leurs emplettes. Le département sanitaire a estimé que la restriction qui frappe l'introduction de denrées alimentaires d'origine animale au sein du territoire espagnol ne devrait pas toucher les enclaves de Sebta et Mélilia, du moment où les consommateurs recourent à ces aliments pour une consommation personnelle et non à une fin commerciale. De l'avis de la direction, les deux territoires, vu leur statut spécial, bénéficient d'une dérogation au niveau des contrôles vétérinaires et par conséquent, ne sont pas concernés par le régime douanier appliqué aux villes européennes. Toutefois, la restriction pèse toujours sur certains produits de la mer, comme les mollusques et les bivalves.