La tension, qui a éclaté entre les centrales syndicales, lors de la préparation du projet de loi organique sur la grève a grandement été perceptible durant les tractations du dialogue social dont les travaux ont démarré en début de semaine. L'incertitude entachant plusieurs aspects de ladite loi, rendent aujourd'hui malaisée l'obtention d'un accord dans les plus bref délais quant au nouveau cadre légal des désoeuvrements collectifs. «Nous n'avons pas encore livré notre réponse sur le mémorandum qui a été adressé sur la question», explique Noureddine Soulaik, membre dirigeant au sein de l'UMT. Le projet bute encore sur plusieurs obstacles, qui rendent malaisée l'obtention d'un accord dans les plus brefs délais sur le nouveau cadre légal des désœuvrements collectifs. Autre point de discorde, la nouvelle loi sur le statut et les attributions des syndicats, dont la mouture préparée par le gouvernement sortant a été retirée pour les besoins d'adaptation. L'urgence de l'adoption de la nouvelle loi, qui est cruciale pour le renouvellement de la 2e Chambre, met davantage la pression sur le gouvernement, qui doit accorder des concessions afin d'amener les centrales à adhérer rapidement au processus de l'adoption. Devant cela, les centrales syndicales les plus représentatives ont néanmoins tenu à faire bonne figure en voulant mettre en relief le changement de cap franchi par leurs revendications. En plus de l'abrogation de l'article 288 du Code pénal, qui hante les délégués syndicaux lesquels insistent sur le fait, «qu'aucune négociation ne saurait avoir lieu avant que ces préalables soient appliqués», les organisations ouvrières demandent ainsi «la mise en place d'une véritable représentativité au niveau des secteurs public et privé et d'une méthodologie de dialogue au titre de 2012 et 2013», comme noté de manière unanime par ces centrales, lors de leur exposé au sein de la commission du secteur public. Maintenant, la carotte du gouvernement est à chercher dans les nouveaux dispositifs qui touchent respectivement la réforme des régimes indemnitaires, la hausse des quotas de la promotion interne pour les fonctionnaires, les élections des commissions paritaires et enfin, l'activation de l'indemnisation pour perte d'emploi. Les 4 points ont été discutés lors de la réunion préparatoire tenue avec le gouvernement, sans que les parties ne se mettent d'accord sur les moyens de leur mise en œuvre durant cette année 2012. Le gouvernement a également promis de ne pas rester les bras croisés face à l'échec cuisant que connaît la convention collective. L'activation des recommandations et des protocoles d'accord est restée lettre morte depuis 2010. Faut-il rappeler que la réactivation du conseil national de la convention collective a été parmi les mesures qui sont passées inaperçues durant la session d'avril 2011 du dialogue social, face à la pression exercée par les demandes relatives aux salaires? Le gouvernement a par ailleurs préparé un nouveau projet de loi sur la création du service social du travail au sein de l'entreprise. Ce nouveau service coïncide avec les mesures prises par la CGEM, destinées à mettre en place un nouveau système de responsabilité sociale du tissu productif. Le gouvernement s'est également engagé à profiter des prochaines élections professionnelles pour résoudre le problème de la représentativité des salariés