La communication d'un pays est trop sérieuse pour être confiée à des communicateurs. Sacrée boutade! Non... franchement, c'est très sérieux. À voir Khalid Naciri multiplier les sorties publiques, nous sommes en droit de nous interroger s'il existe réellement une stratégie Com' au Maroc. Le fait que le porte-parole du gouvernement s'attaque à un confrère sur les colonnes d'un journal édité par le patron des éditeurs de presse est révélateur d'un grand malaise, voire d'un cafouillage «communicationnel». Cette fâcheuse manière d'aborder les médias locaux en allant jusqu'à remettre en cause leur patriotisme est la preuve qu'un seuil vient d'être franchi. Mais la situation est encore plus grave quand on constate que cela n'est pas propre aux médias. C'est toute une démarche de nos «communicateurs» qui gagnerait à être remise en question. Historiquement, le Maroc a toujours adopté une politique défensive en matière de communication. La gestion des événements de Laâyoune en est un exemple vivant. Faut-il rappeler que le principe élémentaire de la communication est de faire de la veille et de prendre les devants ? La démarche de Taïeb Fassi Fihri vis-à-vis de la Commission européenne est la preuve que ça marche. N'oublions pas que nous sommes en pleine guerre médiatique et là encore, on sait pertinemment que la meilleure défense est l'attaque. Alors, question pour un champion : que vaut aujourd'hui la marque Maroc ? Si nos communicateurs arrivent à répondre à cette question, ce sera la première pierre dans la construction d'une véritable stratégie de communication globale d'où se déclinera un plan d'action selon les cibles, presse comprise.