Onze jours après la démission Samir Abdelmoula, le secrétaire régional du même parti (PAM), Fouad El Omary, devient le nouveau maire. Grâce à une dizaine de voix de ses partisans et celles du RNI (21), de l'UC (8), du MP et de l'Istiqlal, El Omary a pu rassembler une majorité de 85 voix du conseil municipal pour les quatre ans et demi qui restent de l'actuel mandat municipal. Le nouveau maire a obtenu 59 voix sur les 83 exprimées. De son côté, le PJD qui avait présenté un candidat contre El Omary, a fait le plein des voix (23). Tractations de haut niveau La démission de Samir Abdelmoula le 20 octobre avait signifié un échec important du PAM au niveau local. Malgré les précautions de langage prises par la direction nationale, la démission illustrait les difficultés qu'avaient eues le maire élu en juin 2009 à gouverner sans une plus large base du nouveau PAM et sans le soutien de barons locaux. Car c'est à cette solution qu'a dû finalement se résoudre le PAM en choisissant de s'appuyer sur des barons du RNI et de l'UC et quelques voix du Mouvement populaire et de l'Istiqlal. Au sein du nouveau bureau, le PAM aura deux sièges plus le poste de maire, le Mouvement populaire aura un siège et le RNI et l'UC se partageront 7 sièges. Dans le précédent bureau, le PAM disposait de cinq sièges. L'élection à la mairie de Tanger a été précédée de tractations entre le PAM, le RNI et l'UC avec la signature et la présentation, samedi soir à Tanger, d'une charte de bonne gouvernance entre Fouad Ali El Himma, Salaheddine Mezouar et Mohamed Abied. La journée de samedi précédant le vote à la mairie a vu la réunion des états-majors du PAM, du RNI et de l'UC à Tanger les uns dans un hôtel, les autres au siège du parti de la colombe et les autres dans une villa du quartier de La Montagne. La présentation de la charte samedi soir à 21h lors d'une conférence de presse qui a démarré avec plus de trois heures de retard sur l'horaire annoncé a permis de donner plus de poids à la nouvelle alliance électorale locale. L'ambitieuse charte veut rétablir «la crédibilité de l'action politique locale» et se veut un «modèle» d'alliance au niveau régional et national. D'une façon ou d'une autre, le PAM, le RNI et l'UC préparent l'échéance 2012. Les deux premiers sont réputés proches surtout après l'éviction de Mustapha Mansouri de la tête du RNI, et l'UC est assez faible pour ne représenter aucune menace d'hégémonie tout en fournissant ici et là quelques nécessaires et précieuses voix. Enfin le message lancé au PJD est clair : «Votre place est dans l'opposition», semblent lui dire le PAM et le RNI.