Apparemment, le projet de la charte de la gouvernance locale, signé entre le PAM, le RNI et l'UC, est tombé à l'eau. A Tanger, le maire de la ville, Fouad El Omari s'est retrouvé avec une majorité complètement effritée à la première épreuve, celle de l'examen et l'approbation du compte administratif pour l'exercice 2010. Lors de la session ordinaire du mois de février, le successeur de Samir Abdelmoula, qui a démissionné après avoir été lâché par cette même majorité hétéroclite, n'a pas pu rassembler le quorum nécessaire lui permettant d'ouvrir la session, selon les dispositions de la charte communale. Ce qui l'a contraint de la reporter sine die. Tout porte à croire que cette majorité, conduite par le parti du «Tracteur» dans la capitale du Détroit, trouvera du mal à faire passer le fameux compte. Selon des sources au sein de ce conseil, plusieurs conseillers seraient sur le point de quitter le navire du frère du tout puissant, Iliass El Omari du PAM. Ces élus ne cachent pas leur colère à propos de la manière dont sont gérées les affaires locales de leur ville. Selon des sources concordantes, les clans des élus contestataires sont dirigés par le député Hamid Abderchane de l'Union constitutionnelle (UC) et le président de l'arrondissement de Tanger, Youssef Benjelloun du Rassemblement national des indépendants (RNI). Après le retrait de ces deux camps du «Cheval» et de la «Colombe», le Mouvement populaire leur a emboité le pas. Les mécontents du MP, au nombre de cinq, d'après nos sources, seraient dirigés par le président de l'arrondissement Swani. Un coup dur pour la formation du «Tracteur» qui tirait jusque-là les ficelles dans la ville. Plus grave encore, le PAM est lui-même touché par le mouvement de protestation. D'aucuns parlent même d'un clan conduit par l'ancien maire, Samir Abdelmoula et le président de l'arrondissement Béni Mkada, Mohamed Lehmami. Des sources locales donnent Samir Abdelmoula partant pour rejoindre le parti de justice et de développement (PJD). Les prochains jours apporteront certainement des éclaircissements dans ce cadre. Du côté de l'opposition affichée, le président du groupe du parti de la «Lampe», Mohamed Lbachir Abdellaoui, accuse ouvertement le maire de prendre des décisions unilatérales sans aucune concertation avec les membres du bureau et du Conseil. Plusieurs dossiers suscitent de chauds débats, indique l'élu du PJD, précisant les cas de l'affaire d'Amendis, le transport urbain et l'électivité. Tout cela, indiquent des observateurs, n'est que le résultat des manœuvres ayant été à l'origine de l'installation de l'actuel conseil. Et depuis cette installation, les relations entre le PAM et le PJD sont restées au bras de fer. A rappeler que lors de l'élection de Fouad El Omari au poste de maire pour succéder à Samir Abdelmoula en Octobre dernier, le PJD a eu recours à la justice estimant que l'opération de l'élection n'est pas réglementaire. C'est dire que ce feuilleton connaitra encore de nouveaux rebondissements. En attendant un dénouement, ce sont les affaires des citoyens qui restent mal gérées. En somme, c'est toute la politique de proximité qui est sérieusement mise à mal.